"Dracula, Prince des ombres" fait frissonner le majestueux cirque de Gavarnie

Reportage : D. Gérard / S. Karama / J. Eon / S. Planchou / C. Willocq
Au-delà du théâtre et de l'aspect artistique, assister au festival de Gavarnie est une expérience en soi. Et pour cause : les spectacles se déroulent en plein air, dans le décor naturel à couper le souffle du fameux cirque pyrénéen, auquel les spectateurs accèdent après une demi-heure de marche depuis le village de Gavarnie. Le public est donc invité à se munir de bonnes chaussures de marche mais aussi de vêtements chauds car la température tombe vite au coeur des montagnes, à 1450 mètres d'altitude. A l'issue du spectacle, vers 23 heures, le retour se fait à la lueur des flambeaux. Durant la période estivale, et ce depuis 32 ans, 13 représentations pouvant accueillir jusqu'à 1500 spectateurs chaque soir sont ainsi proposées.

Des grands mythes dans un lieu hors du commun 

Depuis 11 ans, le festival est organisé par le Théâtre Fébus, une compagnie locale des Hautes-Pyrénées. Son metteur en scène, Bruno Spiesser, a choisi d'associer les plus grands mythes de la littérature à la démesure du site. Après Merlin l'enchanteur, Ulysse, la Belle et la Bête, Quasimodo ou Le Cid, il a décidé de s'attaquer à Dracula en adaptant, comme Francis Ford Coppola au cinéma, le roman écrit en 1897 par l'Irlandais Bram Stoker. Il faut dire que l'histoire se prête particulièrement bien au site : sous le clair de lune, nous voilà transportés dans les Carpates et le Londres brumeux du XIXe siècle, sur les traces de ce vampire aux pouvoirs surnaturels qui survit grâce au sang des autres.

Cette année, la scénographie se veut encore plus intégrée au milieu naturel : pas de tréteaux mais une falaise, une arête, un plateau et un chemin où roulent fiacre et charrette. Les rochers et la végétation prennent des allures fantastiques sous l'effet des lumières et des fumées. La musique (slave et tsigane) et le son jouent aussi un grand rôle : cri, hurlement, râle, respiration, grincement... Le public est plongé dans une ambiance mystérieuse et effrayante.

L'an dernier, "Merlin, histoire d'un enchanteur" avait réuni plus de 18 300 spectateurs, devenant le plus grand succès populaire depuis la création du festival en 1985. Le fascinant comte Dracula fera-t-il mieux ? Réponse le 6 août, à l'issue de ce festival hors du commun présenté sur la plus haute scène d'Europe.