« Dark Horse » : Todd Solondz roi du cinéma américain indépendant
Synopsis : Abe, la trentaine, adolescent attardé, vit toujours chez ses parents, et travaille pour son père qui le considère comme un loser. Lorsqu'il rencontre Miranda, trentenaire déprimée, il entrevoit la possibilité d'une grande histoire d'amour et parvient à la convaincre de l'épouser. Alors que le couple prépare cette nouvelle vie, Abe est en proie au doute et au manque de confiance en lui qui le minent depuis l'enfance.
Le pape
Considéré comme le pape du cinéma indépendant américain, Todd Solondz a réalisé un sans-faute avec des films tels que « Bienvenue dans l’âge ingrat » ou « Storytelling ». Autant apprécié de la critique que du public, il décroche encore la timbale avec « Dark Horse » qui pointe une fois de plus la société américaine contemporaine, avec des acteurs impeccables et une mise en scène ad-hoc.
Si son couple vedette, Jordan Gelber, Selma Blair, est au diapason, c’est avec grand plaisir que l’on retrouve Christopher Walken et Mia Farrow, trop rares à l’écran, dans les rôles des parents de Abe (Gelber). Parfois serviables, mais sclérosants, ils sont le mal de Abe. Ils le confinent dans son univers immature pour mieux le contrôler. Un schisme schizophrène qui va empêcher Abe de prendre son envol.
Du fantasme au réel
Abe va se réfugier dans sa tête et le film de Solondz avec. C’est le meilleur de « Dark Horse » que de nous faire passer de ses fantasmes au réel, comme si la frontière n’était pas si franche que cela. Et sans dévoiler la fin, de la réalisation de soi à la mort. Le talent de Todd Solondz est de transmettre un message conscient et puissant avec la légèreté d’une comédie. Un ton qu’il maîtrise avec une rare maestria.
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