Daniel Auteuil fait du "Malade imaginaire" de Molière un drôle de sale gosse
Daniel Auteuil-Argan ne perd pas tout à fait le nord : emmitouflé dans son long manteau éclatant de couleurs, engoncé dans son fauteuil, il compte en espèces sonnantes et trébuchantes tout ce que lui coûtent ses traitements et fréquents lavements. Mais les réduire, ce serait risquer d’être encore plus malade ! Un clin d’œil d’Auteuil à Harpagon qui n’est pas sans saveur.
Auteuil à son affaire
Ce rôle du plus grand hypondriaque du théâtre français, va comme un gant au grand acteur Daniel Auteuil. Il le tire du côté de l’enfance et de la farce, en fait un sale gosse égoïste et autocentré qui cherche à marier sa fille au fils de son médecin, lui-même praticien, alors qu’elle aime Cléante. Car seule compte sa santé, ses maux imaginaires, qui mettent la maisonnée sens dessus dessous. Il y a ceux qui tirent profit de sa fragilité et de sa grande naïveté, et les proches, désemparés.Le père et la fille
Comme toujours chez Molière, le bon sens en action est incarné par la servante, ici Toinette jouée par Aurore Auteuil, dont l’effronterie et la générosité séduisent. Père et fille se régalent visiblement à se donner la réplique. Toinette déployant force manigances, pour ramener son maître à la raison.Autour d’eux une belle distribution, avec notamment Jean-Marie Galey en fourbe Monsieur Diafoirus, le médecin incompétant qui se rêve en beau père. Et Natalia Dontcheva dans le rôle de Béline, l’épouse mielleuse et vénale, qui attend impatiemment la mort de son vieux mari.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.