Cinq théâtres parisiens saisissent le Conseil d'Etat pour contester leur non-réouverture
Cinq théâtres parisiens ont saisi le Conseil d'Etat, estimant que le maintien de leur fermeture par le gouvernement était injuste et contraire à quatre libertés fondamentales.
Fermés par décision gouvernementale pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, plusieurs théâtres parisiens ripostent en justice : ils ont saisi mardi 15 décembre le Conseil d'Etat, en urgence, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.
Vent debout contre les décisions du gouvernement, le monde de la culture s'est rassemblé mardi 15 décembre dans plusieurs villes de France, et sur le front judiciaire des recours de ce type étaient en préparation depuis la veille. D'autres devraient suivre, notamment de la part des professionnels du cinéma.
Un terrible sentiment de mépris et d'inéquité
En théorie, de tels recours en référé-liberté, comme ont pu en déposer ces dernières semaines les secteurs de la restauration ou des stations de ski, doivent être jugés dans les deux jours.
Ce premier recours concerne pour l'instant cinq théâtres parisiens, le Monfort, le Théâtre 13, Paris-Villette, L'Etoile du nord et Les Plateaux sauvages. Comme toutes les salles de spectacle de France, ils ont été fermés fin octobre lors du reconfinement. Ils espéraient rouvrir mardi, mais le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu'ils devraient attendre le 7 janvier au moins et une amélioration de la situation sanitaire - une mesure que ces théâtres estiment "éminemment inéquitable et disproportionnée".
Elle "fragilise les équipes artistiques" et, au-delà, "elle les atteint par un terrible sentiment de mépris et d'inéquité", soulignent-ils dans un communiqué, estimant que "personne ne souhaite qu'on lui dise ce qui doit être essentiel et ce qui ne le serait pas ou s'il faut préférer la Bible au Roi Lear".
Pour les théâtres, quatre libertés fondamentales bafouées
"Chacun voit bien la différence de traitement entre les lieux cultuels et les lieux culturels, les premiers pouvant ouvrir moyennant l'adoption d'un protocole pouvant parfaitement être identique à celui proposé par les théâtres. Alors que la pérennité des théâtres est gravement menacée, la décision doit rétablir une égalité devant la loi et permettre au monde du théâtre de limiter les conséquences catastrophiques de la crise", ont déclaré les avocats Vincent Brengarth et William Bourdon à l'AFP.
Dans le détail, les théâtres estiment que leur fermeture est contraire à quatre libertés fondamentales : la liberté d'entreprendre, la liberté d'association, la liberté artistique et le principe d'égalité avec les autres commerces.
La Fédération nationale des cinémas de France (FNCF), de son côté, compte déposer un autre recours, aux côtés d'autres organisations (Scam pour les auteurs, associations de producteurs ou de distributeurs...), a expliqué son directeur délégué, Marc-Olivier Sebbag. Elle regrette notamment
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