Au dernier étage d'un immeuble, deux hommes et une femme vivent chacun dans une chambre de bonne. Il y a un geek rondouillard et fan de karakoé (Olivier Martin-Salvan) qui vit dans un décor blanc immaculé, un grand escogriffe bordélique mais ingénieux (Pierre Guillois) et une jolie blonde (Agathe L'Huillier), sorte de "poupée cabossée aux faux airs de Betty Boop". Leurs univers et leurs vies vont se téléscoper, faisant naître une série de catastrophes... et autant de rires. Les trois locataires (de g. à d.) : Olivier Martin-Salvan, Pierre Guillois et Agathe L’Huillier (Pascal Pérennec) Mais le thème central de cette pièce que son auteur Pierre Guillois définit lui-même comme un "mélo burlesque", c'est bien la solitude. Celui qui fut d’abord l’assistant de Jean-Michel Ribes puis directeur du Théâtre du Peuple de Bussang et enfin artiste associé au Quartz de Brest, a voulu parler de "ces petites gens dont les vies pourraient être chouettes s’il n’y avait pas toutes ces merdes qui nous arrivent sans cesse". Interviewé par Jean-Laurent Serra, il explique comment "Bigre" a été créé à partir d'inspirations multiples, du cinéma muet, en passant par Mister Bean ou par le théâtre de Jérôme Deschamps. L’originalité de "Bigre", c’est que les trois interprètes présents sur scène, Pierre Guillois, Agathe L’Huillier, Olivier Martin-Salvan, en sont aussi les auteurs. A partir de l’idée des chambres de bonnes amenée par Pierre Guillois, les trois comédiens ont tissé un canevas de situations qui répondent à une mécanique très précise à la fois au niveau du texte mais aussi de la machinerie. Les effets spéciaux sont en effets assez nombreux, le son très important et la gestion des accessoires "monstrueuse".Après le Théâtre du Rond Point, "Bigre" sera de nouveau à l'affiche à Paris à partir du 16 mai 2016 au Théâtre Tristan Bernard. (Pascal Pérennec) "Bigre"de et avec Pierre Guillois, Agathe L’Huillier, Olivier Martin-Salvan Théâtre du Rond-Point à Paris (8e)Jusqu’au 17 janvierDurée : 1h30