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Avignon : Olivier Py transforme "Prométhée" en VRP pour "réconcilier les hommes et les dieux"

Cette année c'est Olivier Py et sa troupe qui prennent la relève du programme itinérant, en remontant aux origines du théâtre, celui d'Eschyle. Objectif : porter la parole du poète là où habituellement il n'y a pas de théâtre, avec trois fois rien et tout à la fois : la puissance de jeu des comédiens (Philippe Girard...) Et découvrez plus bas un extrait de "Prométhée enchaîné" filmé à 360°!
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Frédéric Le Sacripan est Prométhée
 (Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon)

Chaque soir, jusqu'au 23 juillet, ce Prométhée va prêcher la bonne parole dans les salles polyvalentes des petites villes et des petits villages du Grand Avignon. Comme le jour où nous y étions, dans le quartier populaire de la Barbière. Dans la salle de sport que les rayons du soleil chauffent à blanc, le public s'installe de part et d'autre d'un plateau en longueur. Il ne le sait pas encore, il fera office de chœur antique.

Un dispositif bi-frontale
 (Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon)

Trois comédiens, pas de décor, des costumes réduits à leur plus simple expression. "C'est une sorte d'hygiène de revenir à des œuvres théâtrales qui ne reposent que sur le poéme et les acteurs", déclare Py dans sa note d'intention.

Frédéric Le Sacripan est un Prométhée supplicié, prisonnier de Zeus pour avoir eu pitié des hommes, leur avoir donné le feu, la connaissance. Prométhée enchaîné se rebelle contre un sort qu'il estime injuste et en appelle aux autres dieux pour discuter de son sort. Mais ceux-ci ne veulent rien entendre, car Zeus, le Dieu des Dieux, a parlé.
Frédéric Le Sacripan incarne Prométhée
 (Christophe Raynaud de Lage)

Tous ces dieux sont incarnés par Philippe Girard, acteur fétiche d'Olivier Py, mais qui s'est plu à revenir à la base, aux fondamentaux du métier. Seule femme de ce trio, Mireille Herbstmeyer, incarne des figures symboliques propres au théâtre grec, le Pouvoir et la Force.
Philippe Girard et Mireille Herbstmeyer
 (Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon)

Chacun des trois, par sa diction, son jeu sans relachement, fait oublier les néons, le cagnard, les chaises de la cafétaria. Pour nous projeter simplement par la force de la parole, dans la légende de Prométhée, qui vue par Eschyle est une des toutes premières leçons de démocratie déclamée au peuple.

Echyle fait partie de la sainte trinité d'Olivier Py, avec Shakespeare et Claudel. Il s'y était attaqué en 2012, lorsqu'il dirigeait le théâtre de l'Odéon. Il y revient en ajoutant aux 3 pièces de guerre (jouées à la Chartreuse), ce "Prométhée enchaîné", qui écrit il y a 2500 ans, parle de thèmes qui nous font toujours vibrer : le droit à la parole du citoyen, le caractère éphémère du pouvoir, la nécessaire insurrection.
  (Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon)

"Prométhée, c'est un 5e évangile", nous affirmait la veille Olivier Py avec sa fièvre habituelle. L'idée que "la parole peut tout" dans le décor le plus banal du monde, nous est à nouveau rappelée le plus directement possible, puisque c'est à nous, assis autour d'eux, que s'adressent directement les acteurs, comme ils le faisaient dans la Grèce antique.


"Proméhée enchaîné", spectacle itinérant jusqu'au 23 juillet (1h00)
"Eshyle, pièces de guerre" : 20, 21,22,23 juillet à 18h à l'église de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon (5h00 avec entractes)

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