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Au Festival d'Avignon : Foot 0 - Théâtre 1

Même dans la capitale du théâtre, aux terrasses et dans la rue, on a passé la journée à parler de foot autant que de spectacle. La déception était bien sûr terrible dimanche soir, devant les postes poussés sur les trottoirs, mais le public était, surprise, nombreux aussi dans les salles. Pour l'amour de l'art et la fidélité aux comédiens !
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Soir de finale en Avignon
 (Lorenzo Ciavarini)

A l'un des carrefours les plus fréquentés de la ville, la brasserie des Célestins était noire de monde autour d'un poste de télévision. Aucune clameur n'est venue troubler les représentations du théâtre voisin, celui des Corps Saints.

Là se jouait à 21H45 "La Reine de Beauté de Leenane", avec notamment Grégori Baquet, comédien attachant et talentueux, couronné d'un Molière en 2014.

"La Reine de Beauté de Leenane" au Théâtre des Corps Saints
 (Sophie Jouve/Culturebox)

A l'heure des saluts Baquet s'avance : "merci de nous avoir préférés au foot", lance-t-il tout sourire. "Ils étaient 60 dans la salle, c'est vraiment pas mal pour un soir de finale", nous confie-t-il. "Beaucoup de théâtres ont préféré annuler les représentations. Moi je ne regarde que les matchs France-Allemagne, depuis que j'ai été traumatisé par la défaite de 82 !"
Grégori Baquet au centre
 (Sophie Jouve/Culturebox)

Emma et Didier, un couple d'avignonnais, sortent ravis de leur soirée. "Le festival c'est une fois par an, on veut en profiter, et puis je suis fan de Grégori Bacquet depuis ses débuts. Au festival on a une telle proximité avec les comédiens, qu'on ne peut pas les laisser tomber."
Didier et Emma ont choisi le théâtre le soir de la finale
 (Sophie Jouve/Culturebox)

Comme la troupe de Grégori Baquet, ils sont nombreux à avoir joué ce soir, tractant toute l'après midi pour remplir leurs salles autant que possible. Sébastien Ventura croisé à 14 heures, envisageait d'inclure le foot dans son spectacle, "Hommages", qui traite de l'identité et dans lequel il joue 16 personnages. "Lors du match de mercredi contre l'Allemagne, au moment où je disais "les voisins font du bruit", une phrase de mon texte, on entendait les gens hurler à côté, ça a bien fait rire le public !"
Sébastien Venture (au 2e plan joue) "Hommages" à 22H05 au Atypik Théâtre
 (Sophie Jouve/Culturebox)

Je n'ai pas de regrets, rester 90 minutes devant un écran, ça ne me dit rien et de toute façon l'effervescence, l'allégresse on l'aura en sortant", pronostiquait-il, résolument optimiste. "Pour nous, jouer est un enjeu trop important. Bien sûr il y aura moins de monde, mais ceux qui viendront seront contents d'être là."

Lucas Henaff, annoncait lui, une réduction de 5 euros car son spectacle qui se jouait à 20H15 "grignottait un quart d'heure sur le match". Un spectacle qui disait-il "cherche à désaliener le public pour atteindre un nouveau futur." 
Lucas Hénaff joue "Inciliable silhouette..." au Théâtre des Amants à 20H15
 (Sophie Jouve/Culturebox)

Alice de la Baume a opté pour une solution plus radicale :  jouer gratuitement "Temps Mort" , à 22H30 au Théâtre des Lucioles.
Alice de la Baume joue "Temps Mort" au Théâtre des Lucioles à 22H30
 (Catherine Donazzan)

Il fallait être au théâtre, ce soir, pour voir des sourires et entendre des applaudissements…

Un spectateur heureux
 (Sophie Jouve/Culturebox)

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