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Anna Politkovskaïa, une "Femme non-rééducable" au théâtre de Bourgoin-Jallieu

La journaliste russe Anna Politkovskaïa a été assassinée le 7 octobre 2006. On connaît d'elle son combat contre la politique de Vladimir Poutine et sa couverture du conflit en Tchétchénie. Elle fut la première à dénoncer les exactions de l'armée russe, ce qui lui valut d'être qualifiée par le Kremlin de "Femme non-rééducable". Elle a laissé de nombreux écrits. C'est à partir de ses textes que la compagnie "Locus Solus" a écrit une pièce qui raconte son enquête en Tchétchénie. A découvrir le 29 février, ainsi que les 2, 4, 6 et 8 mars au théâtre Jean-Vilar de Bourgoin-Jallieu (Isère).
Article rédigé par franceinfo - Marie Pujolas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
La journaliste russe Anna Politkovskaïa
 (Myllynen/lehtikuva oy/SIPA)

 

Anna Politkovskaïa n'était pas une artiste mais son travail journalistique très précis sur le conflit en Tchétchénie a donné beaucoup de matière à toute l'équipe de la compagnie "Locus Solus", basée à Lyon. Grâce à ses notes, ses interviews et ses correspondances, elle permet au spectateur de plonger dans l'horreur de la réalité de la guerre. Les témoignages des soldats et des victimes se succèdent, interrogés sur scène par la journaliste qui cherche à comprendre. "Femme non-rééducable" : le titre de la pièce provient d'une circulaire de 2005, écrite par l'homme à tout faire de Vladimir Poutine. Il y explique que les ennemis de l'Etat se divisent en deux catégories : ceux que le pouvoir peut raisonner et les autres, les "non-rééducables". 

 

Anna Politkovskaïa est le symbole de la difficulté de faire la lumière sur ce terrible conflit tchétchène. De nombreuses fois menacée avant d'être assassinée dans sa cage d'escalier, la journaliste n'a jamais renoncé. Née à New-York en 1958 d'un père diplomate, elle a fait ses études de journalisme à Moscou. Et c'est dans ce pays qu'elle a fait toute sa carrière. Plusieurs fois arrêtée, intimidée et menacée, elle n'a jamais voulu fuir son pays. Même en 2004, lorsqu'elle a été empoisonnée alors qu'elle tentait de se rendre à Beslan, lors de la sanglante prise d'otages dans une école. 

 

Elle a écrit plusieurs livres, dont le dernier "Douloureuse Russie" est paru en septembre 2006, peu avant sa mort. Dans ce réquisitoire contre la politique de Poutine, elle prédit notamment que si une révolution éclate en Russie, elle ne sera ni orange ni de velours, mais rouge comme le sang. 

Son assassinat a provoqué de très vives réactions dans le monde entier. Officiellement, l'enquête sur les circonstances de sa mort a été close en juin 2008. Quatre suspects, dont trois tchétchènes et un officier du FSB (services secrets russes), ont été mis en examen. Aucun commanditaire n'a été arrêté. Deux suspects ont été acquittés en 2009. 

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