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Le Théâtre de la Commune d'Aubervilliers héberge 40 migrants dont 8 acteurs

Le Théâtre de la Commune d'Aubervilliers a accueilli dans la nuit de mercredi à jeudi une quarantaine de migrants expulsés d'un squat de la ville, parmi lesquels figurent huit acteurs, interprète de la pièce "81, avenue Victor Hugo"qui avait été créé en 2015 dans la salle de spectacle.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Les acteurs de "81, avenue Victor Hugo" au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers
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"Pour nous, c'était insupportable de les savoir à la rue", a expliqué Frédéric Sacard, le directeur adjoint du Théâtre de La Commune. "Des discussions sont en cours pour trouver des solutions de relogement", a-t-il  précisé.

Le théâtre entretient un lien fort avec les migrants qui occupaient un ancien local de Pôle emploi au 81 avenue Victor Hugo depuis la création d'une  pièce d'Olivier Coulon-Jablonka avec huit sans-papier du "collectif des 80" formé sur le squat. La pièce, créée en mai 2015 au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers, a été  jouée la même année au festival d'Avignon et figure dans la programmation du  Festival d'Automne à Paris (Sartrouville les 8 et 9 novembre, Brétigny 15  novembre).

Olivier Coulon-Jablonka, le cinéaste Camille Plagnet et la dramaturge Barbara Métais-Chastanier ont arpenté les rues d'Aubervilliers avant d'arrêter  leur choix sur le squat du "81 avenue Victor Hugo", occupé par 80 sans-papiers.

L'équipe théâtrale a participé à leur lutte, en les accompagnant lors de manifestations et au tribunal, et les deux tiers des personnes ont été  régularisées au fil de l'eau. Mais la situation s'est récemment bloquée. Vingt et une personnes du collectif se sont vues refuser leur titre de séjour et le squat a été évacué sur décision de justice pour faire place à une réhabilitation en vue d'installer une plate-forme d'accueil pour les demandeurs d'asile.

"Les amis du 81 avenue Victor Hugo ont été expulsés ce matin de leur squat,  sur ordre de la préfecture. Un tel gâchis se passe de commentaires politiques", a protesté sur Facebook Marie-José Malis, directrice du Théâtre de la Commune.

"21 personnes doivent encore être régularisées, le processus de relogement des gens doit être accéléré. Sinon demain, nous aurons pour la première fois des acteurs du Festival d'automne, et leurs amis, qui dorment sur le trottoir", ajoute-t-elle.

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