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"Le pianiste aux 50 doigts" : virtuose, Pascal Amoyel se souvient à la note près de son maître Georges Cziffra dans un seul en scène gai et émouvant

Un piano à queue occupe la largeur du plateau du théâtre Montparnasse à Paris, où Pascal Amoyel lui offre la vedette d’un spectacle enchanteur.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Pascal Amoyel dans son seul en scène "Le pianiste aux 50 doigts" (2023). (DR)

Renommé pour ses interprétations de Chopin, Liszt ou Beethoven, star des salles internationales, Pascal Amoyel est comme un poisson dans l’eau sur la scène du théâtre Montparnasse, à Paris, avec Le Pianiste aux 50 doigts. Dans un seul en scène intime dont il est l’auteur et interprète – mis en scène par Christian Fromont –, il se remémore le pianiste virtuose qui lui a tout appris : Georges Cziffra.

Synchronicité

Alternant récit et récital, sans jamais être tout à fait l’un ou tout à fait l’autre, Pascal Amoyel poursuit son travail sur une nouvelle approche du spectacle musical. L’interprète de l’intégrale des Nocturnes de Chopin (Grand Prix du Disque de la Société Chopin à Varsovie), ne joue pas le biopic de Georges Cziffra, mais évoque sa relation avec le maître, et avec lui, l’amour de la musique qu’ils partageaient.

Cela commence par une curieuse synchronicité, où l’interprète se rappelle la visite enfant d’un appartement à Paris avec ses parents. L’agente immobilière lui apprit alors qu’un grand pianiste avait vécu ici, et que cela augurait peut-être d’un grand destin pour lui. Il s’agissait de Georges Cziffra, qui deviendra son professeur de piano à 12 ans, un initiateur et modèle, dont on commémorera les trente années de la mort en 2024.

Mon ami "Piano"

Ces souvenirs entraînent une évocation de la vie de Georges Cziffra, pianiste virtuose hongrois naturalisé français en 1968. Fils de musiciens tsiganes, enrôlé dans l’armée hongroise (alors alliée de l’Allemagne), prisonnier aux travaux forcés en Sibérie, il deviendra après-guerre la référence pianistique de l’époque. Mais au-delà de Pascal Amoyel et Georges Cziffra, le personnage principal du Pianiste aux 50 doigts, c'est le piano, l’instrument, peut-être le plus emblématique de la musique, car souvent à la source de la composition et détenteur de toute la gamme orchestrale dans l’interprétation.

Pascal Amoyel l’occupe, l’ausculte, le caresse, le brutalise, mais pas trop, l’habite, le fête, lui tire les cordes du nez… Il l’aime. Tout comme il aime les compositeurs qu’il interprète : Chopin, Beethoven, Rachmaninov, Bartók… avec un medley de Joyeux anniversaire "à la manière de" hilarant. L’amour de la musique transpire de ce spectacle tout entier dédié au piano, qui devient le héros d’une pièce offerte par un amoureux de son art, touchant d’abnégation et de joie.

L'affiche du "Pianiste aux 50 doigts" de Pascal Amoyel au théâtre Montparnasse, à Paris (2023). (DR)

Le Pianiste aux 50 doigts
De et avec : Pascal Amoyel
Mise en scène : Christian Fromont
Représentations : jeudi et vendredi à 19 heures – samedi à 15h30 – dimanche à 18 heures
Durée du spectacle : 1h20
théâtre Montparnasse
31 rue de la Gaité, 75014 Paris
Tel : 01 43 22 77 74

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