Quelques incidents lors de l'évacuation par la police du Grand-Théâtre de Bordeaux
La mairie de Bordeaux a fait évacuer le Grand-Théâtre occupé depuis le 15 mars, d'abord par les acteurs du spectacle, puis par d'autres militants. Elle estimait que les conditions de sécurité ne sont pas garanties. Quelques incidents se sont produits à la fin de l'opération.
La mairie de Bordeaux a fait évacuer mercredi le Grand-Théâtre de la ville, occupé depuis le 15 mars, la police municipale autorisant les sorties mais bloquant l'entrée, une opération émaillée de quelques incidents, a constaté l'AFP. "Il n'y a plus d'occupants à l'intérieur", a assuré le maire écologiste Pierre Hurmic à la presse à la mi-journée.
Dans un communiqué, le maire avait estimé que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".
Une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l'édifice, bloquant la circulation des tramways. Certains ont tenté de rentrer de force mais ont été repoussés par la police municipale qui a fait usage de gaz lacrymogène. "Des policiers ont gazé, il y a eu des coups de matraque. Je suis encore sous le choc. C'était brutal", a déclaré l'un des occupants à l'AFP à sa sortie du théâtre.
Le théâtre était occupé depuis le 15 mars
Aristide, 20 ans, intermittent du monde du cirque, a expliqué à l'AFP faire partie de la trentaine d'occupants qui avaient décidé de partir ce matin-là : "On voulait sortir ensemble la tête haute. On était une trentaine. Dehors, ils ont choisi sans nous prévenir de forcer. Il n'y a plus personne dedans je crois. C'était brutal mais dans les deux sens. Les flics ont répondu. Il y a eu du gaz et des coups".
Le Grand-Théâtre de Bordeaux, monument fin XVIIIe au coeur de la capitale girondine, avait été occupé le 15 mars par des intermittents du monde de la culture, avec le soutien de la CGT. Néanmoins, de nouveaux occupants étaient arrivés le 18, dont les revendications étaient plus proches de la "convergence des luttes" et de la lutte contre la précarité, amenant les précédents occupants à quitter les lieux.
"Force est de constater aujourd'hui que cette occupation ne s'inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels et que les occupants ne sont pas en mesure de garantir les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues avec la direction de l'Opéra", expliquait la mairie dans un communiqué, estimant que "les jauges et les gestes barrières ne sont pas respectés".
"De plus, les occupants ne contrôlant pas les entrées et les sorties, la circulation dans les lieux n'est absolument plus maîtrisée", ajoute la mairie.
La présidence du Grand-Théâtre avait demandé l'expulsion
Une demande d'expulsion avait par ailleurs été déposée par la présidence du Grand-Théatre, dédié à l'art lyrique et à la danse, auprès du tribunal administratif.
Mercredi matin, plusieurs agents de police municipale s'étaient postés devant les portes vitrées du Grand-Théâtre. "Personne ne rentre et ceux qui veulent sortir, sortent" mais toute sortie est "définitive", expliquait un agent.
Un mouvement d'occupation des salles de spectacles pour réclamer la réouverture des lieux de culture a débuté le 4 mars par le théâtre de l'Odéon à Paris, et s'est depuis répandu dans plusieurs dizaines de salles.
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot, vivement critiquée par les manifestants, avait jugé la semaine dernière "inutile" et "dangereuse" l'occupation des théâtres.
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