Incidents en marge de la première d'"Exhibit B" à Saint-Denis
L'installation "Exhibit B", qui plonge dans l'histoire coloniale en montrant des tableaux vivants de Noirs tels qu'on les exposait dans les foires et expositions aux XIXe et XXe siècles, devait être présentée pour la première fois au théâtre Gérard-Philippe (TGP) jeudi soir.
Réunis devant le théâtre, où elle est programmée du 27 au 30 novembre, "120 à 130 manifestants agités" ont tenté en début de soirée de déplacer les barrières extérieures "pour empêcher les spectateurs de rentrer", a relaté à l'AFP une source policière. "Des manifestants ont ensuite voulu envahir la salle pour empêcher le spectacle d'avoir lieu. Il y a eu cinq minutes de tension mais la situation a été contrôlée par les forces de l'ordre", a poursuivi cette source, faisant état de "quelques dégâts", la vitre du théâtre brisée et des barrières renversées.
Décrivant une "émeute" devant le théâtre vers 18H30, les directeurs ont réaffirmé leur volonté "d'assurer (leur) mission de service public" mais
ignoraient pour l'heure si les représentations prévues vendredi auraient lieu. Une réunion publique d'information est prévue à 19H30 au TGP.
"Pellerin et Hidalgo soutiennent Brett Bailey pour ""Exhibit B""
L'exposition est jugée "humiliante" par ses détracteurs. Pour Brett Bailey, il s'agit d'un profond malentendu "de la part de gens qui n'ont pas vu l'installation". En France, la Ligue des droits de l'Homme, le Mrap, la Licra, l'Observatoire de la liberté de création, le Syndeac (syndicat professionnel du spectacle vivant) ont défendu le spectacle. Face à la polémique, la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, et la maire de Paris, Anne Hidalgo, avaient exprimé mercredi leur soutien à Brett Bailey, condamnant "fermement" toutes "tentatives d'intimidation ou de censure".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.