Pierre Desproges, 25 ans déjà... "Etonnant, non ?"
Voilà 25 ans que Pierre Desproges a tiré sa révérence mais son humour décalé reste toujours une référence. Deux maisons d’édition rééditent à cette occasion l’œuvre complète de cet humoriste né à Paris mais originaire de Châlus en Haute-Vienne. C’est là qu’il passa une partie de son enfance comme il le raconte dans une interview accordée à France 3 Limousin le 11 octobre 1984.
Celui qui fera dire à Himmler : "Qu'on puisse être juif et allemand, moi, ça me dépasse, il faut choisir son camp" est né en 1939 à Pantin. Son père était professeur de français mais le petit Desproges fut un élève moyen. Avant de devenir l’humoriste qu’on connaît, il fut étudiant en kinésithérapie, vendeur d’assurances-vie et de poutres en polystyrène expansé ! Devenu journaliste à L’Aurore dans les années 70, il s’occupe de la rubrique « En bref » où il reprend de vraies dépêches qu’il commente avec un humour noir, pas forcément du goût de sa hiérarchie (exemple : ("Il vient de se créer en France une association contre l'apologie de l'homosexualité. Cela s'appelle Sursaut. Et hop là!"). Françoise Sagan lui évite le licenciement après avoir déclaré n’acheter ce journal que pour la rubrique de Desproges.
En octobre 1975, il fait sa première apparition dans l’émission de Jacques Martin, « Le Petit Rapporteur ». Une collaboration qui le fera connaître du grand public mais qui se terminera sur un claquement de porte en 1976. Suivront d’autres émissions télé ou radio qui deviendront cultes : "Tribunal des flagrants délires", aux cotés de Claude Villers et Luis Rego en 1980, "Merci, Bernard" avec Cavanna, Wolinski, Topor, Piéplu en 1982 et la même année "La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède", "Chroniques de la haine ordinaire" sur France-Inter en 1986. Le tout entrecoupé de livres, comme le « Manuel de savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis », et de spectacles.
En mars 1988, un an après avoir ressenti les premières douleurs de ce qui sera diagnostiqué comme un cancer des poumons, Pierre Desproges décide d’interrompre sa tournée pour se soigner à l’hôpital. Il mourra le 18 avril de la même année entre les deux tours de l’élection présidentielle. L’occasion de rappeler deux de ses phrases : "Je n'aurai pas de cancer. Je suis contre" ou encore "Toute la vie est une affaire de choix. Cela commence par: “la tétine ou le téton ?” Et cela s'achève par: “Le chêne ou le sapin ?”.
Les éditions Points ressortent quatre des plus grands succès de Piere Desproges dans des éditions Collector : "Les étrangers sont nuls" - 128 pages - 7,5 euros " Dictionnaire superflu à l'usage des rustres et des biens-nantis" - 144 pages - 7,88 euros "Manuel de savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis" - 128 pages - 7,5 euros "Vivons heureux en attendant la mort" - 208 pages - 8,3 euros
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