L'humoriste Panayotis Pascot enchaîne trois spectacles à l'Opéra Garnier : "C'est assez dingue, j’en suis hyper fier !"
Dimanche 15 janvier, Panayotis Pascot va fouler le parquet de l'Opéra Garnier, une salle mythique. Non pas pour quelques entrechats mais bien pour jouer les toutes dernières représentations de son spectacle Presque. Un immense défi pour celui qui enfant adorait faire rire et rêvait d'en faire son métier.
L'humour comme une évidence. Avec sa famille, il regardait volontiers à la télévision les sketchs de Raymond Devos, Chevallier et Laspalès ou encore de Muriel Robin. "Ce sont des personnes qui m’inspiraient beaucoup", confie le jeune homme. Je refaisais les sketchs, j’écrivais des blagues, j'adorais ça".
Il a même retrouvé il y a quelques semaines, une vieille vidéo de famille filmée par un de ses frères où on le voit à huit ans faire des blagues devant la caméra. Il comprend rapidement que l'humour est une belle manière de se faire accepter par un groupe : "Je savais que lorsqu'on faisait des blagues, on gardait l’intérêt des gens et je crois que déjà très petit je voulais que les gens m’aiment. Faire rire, c’est une vraie facilité pour la sociabilité".
Ses débuts dans le Petit Journal
C'est en 2015 que tout commence véritablement : le jeune humoriste est pris sur casting pour intégrer l'équipe du Petit Journal de Yann Barthès, il a 17 ans. Tout en révisant son bac scientifique, il prépare une chronique hebdomadaire pour l'émission. "Je me souviendrais toujours du moment où arrivant sur le plateau pour ma première chronique, je m’assieds face à Yann et il me dit : 'Bonjour Panayotis, t’es le nouveau de l’équipe'. C’était assez fou".
L'année suivante Yann Barthès quitte le Petit Journal pour Quotidien, Panayotis Pascot le suit mais comprend très vite que ce n'est pas fait pour lui. Sa véritable passion, c'est la scène. "J'ai passé deux années très fortes, avec une bonne équipe, j’ai appris beaucoup de choses mais ça me prenait trop de temps", avoue l'humoriste. "Le soir j’étais tout le temps en tournage, en plateau télé, en montage ou en écriture. Je savais que pour faire un spectacle, il fallait être tous les soirs en comedy club donc j’ai fait le choix de démissionner. C’était un moment assez dur pour moi, une grosse remise en question" .
Du comedy club au Palais Garnier
Le spectacle Presque raconte l'émancipation d'un jeune homme qui se cherche. Il jongle entre sa difficulté à parler de ses sentiments à cause d'un père qui les a toujours cachés, son rapport complexe avec les filles, ses six ans d'accordéon et même de ses nombreuses insomnies. "J’avais des choses qui me travaillaient, que je n’arrivais pas à appréhender, en parler sur scène m’a beaucoup aidé. Ça a lancé une dynamique de discussion dans ma famille. Le stand up, c'est très sain, c’est parler de ses ombres, de ce qu’on a dans son angle mort, de ce qu’on n'arrive pas à dire facilement dans la vie".
L'aventure du stand-up débute il y a quatre ans, avec ses premières scènes dans des comedy club. "J'ai commencé à jouer mon spectacle devant 30 personnes dans des petites caves à Paris ; et après 300 représentations, partout en France, en Belgique, en Suisse, au Canada, je le termine devant 6000 personnes à l’Opéra Garnier, le plus beau théâtre de France. Le trajet est assez dingue. J’en suis hyper fier". Pouvoir mettre cette période de doute sur scène, à l’Opéra, je pense qu’il y a quelque chose d’hyper symbolique".
Il lui a fallu tout de même deux ans pour convaincre de jouer dans cette institution nationale mais le jeu en valait la chandelle : prouver que le stand up a désormais sa place dans les hauts lieux de culture : "Le stand-up est un art à part entière, ça se place au même niveau que d’autres arts comme le cinéma ou le théâtre. C’est un art qui a longtemps été vu comme un art de "rue”, très basé sur l’improvisation mais en fait c’est un art très complexe".
A quelques jours du jour-J, Panayotis Pascot semble aborder sereinement ses trois représentations de dimanche prochain : "Ca va être un marathon mais ça va me permettre d’être focus sur le spectacle et de pouvoir modifier des petites choses entre chaque représentation. Je m'attends à quelque chose d'énorme mais je ne le conscientise pas vraiment pour l’instant".
Après ces quatre années intenses, le jeune humoriste aimerait se reposer et gagner en expérience de vie pour nourrir son prochain spectacle. Ce n'est pas gagné : on le verra dans la série En place le 20 janvier prochain sur Netflix et dans De Grâce sur Arte à l'automne.
"Presque" de Panayotis Pascot à l'Opéra Garnier le 15 janvier 2023. Disponible sur Netflix depuis le 3 novembre 2022.
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