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Et soudain, une cavalière de Centaure entre dans la prison des Baumettes

Le centre pénitentiaire de Marseille a organisé un spectacle étonnant et singulier, en partenariat avec le Théâtre du Centaure. L'apparition poétique et singulière d'une cavalière sur un cheval dans la cour de la prison. Une parenthèse culturelle utile à l'insertion sociale.
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'entrée du centaure dans la prison des Baumettes 
 (France Télévisions/culturebox)

Ce spectacle étonnant et singulier s'est préparé, pendant des mois, dans le plus grand secret. L'arrivée d'une cavalière sur le dos d'un magnifique cheval, dans l'enceinte de la prison des Baumettes a été une surprise poétique pour les 1800 détenus, qui derrière les barreaux, n'en n'ont pas cru leurs yeux. Et un moment intense pour Camille, la cavalière et Directrice artistique du théâtre du Centaure, loin d'être habituée à monter son cheval dans un tel contexte, quand bien même d'autres lieux insolites et décalés ont déjà servis de terrains de jeu pour exploiter de nouvelles pistes artistiques. 

 
Reportage : Valérie Smadja- Ludovic Moreau 
Un moment magique, une parenthèse singulière dans la vie des détenus des Baumettes, souvent placée sous le signe de la violence, de la promiscuité et du désoeuvrement. Le centre de détention a en effet, été pointé du doigt par Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté. Pour le haut fonctionnaire, les Baumettes sont "inhumaines" et transgressent les droits fondamentaux. Avec 1769 détenus pour 1190 places, le taux de surpopulation atteint les 145.80%. Dans son rapport publié en 2012, il s'alarme de trois fléaux majeurs : hébergement dégradé, violence et manque d'activités.  

Si la culture favorise l'insertion sociale...  

Outre la longue et lente rénovation des Baumettes commencée en 2013, non sans mal, les activités sportives et culturelles se poursuivent malgré le manque de moyens. La traditionnelle promenade dans la cour n'est pas suffisante. La culture peut alors jouer un rôle auprès des détenus, surtout quand les liens amicaux, familiaux et professionnels sont brisés. Que ce soit sous forme d'ateliers, de rencontres ou de débats, apporter la culture dans la prison est un facteur important d'insertion et d'intégration.

Ainsi, de nombreux partenariats sont mis en place, comme l'explique la Directrice de la prison, Christelle Rotach.

Interview de la directrice de la prison des Baumette par Elise Lucet, dans le 13h de France 2 :
Elle n'est jamais assez présente... 

Parmi les activités culturelles proposées, le Centre Multimédia des Baumettes a fêté récemment ses 20 ans. Depuis 1993, le CRM a accueilli 9000 détenus. Mais les capacités du local de 420 mètres carrés sont limitées et seuls 40 détenus sont acceptés à la demi-journée. Les places sont chères et dans ces conditions, il est difficile pour les personnes condamnées, sutout celles qui ont de courtes peines, d'avoir accès à cette ouverture sur le monde. 

En 2012, outre les ateliers de bande dessinées, de musique et de graphisme proposés, un atelier d'écriture a débouché sur une belle initiative : la rédaction d'un journal par les détenus, pour les détenus. Un fanzine intitulé " Le Monte-Cristo" tiré à 1600 exemplaires, puis distribué dans toutes les cellules de l'établissement. 







 

 

 

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