"Dessous dessus", les coulisses du Crazy Horse version Chantal Thomass
Le Crazy Horse a fêté ses 65 ans en mai 2016. Pour finir cette année anniversaire en beauté, il prolonge la représentation du show "Dessous Dessus" signé Chantal Thomass, créatrice invitée pour l’occasion. Depuis le 5 octobre, plus de 20 000 personnes ont déjà assisté à cette revue qui bouscule les codes.
Reportage : N.Hayter / O.Palomino / L.Crouzillac / A.Gordon-Gentil
Un show à la Chantal Thomass
Reconnaissable entre mille à sa coupe au carré et sa frange devenues iconiques, Chantal Thomass a été chargée par le Crazy Horse de la direction artistique du spectacle "Dessous Dessus", une première pour la créatrice. Elle a pu laisser libre cours à son imagination pour la mise en scène et les costumes des sublimes danseuses du cabaret.Plus habillées qu’à l’accoutumée pour mieux se déshabiller ensuite, elles sont parées de lingerie, de dentelles et de strass pensés par la styliste parisienne. Quatre tableaux exclusifs lui ont été confiés et retravaillés avec soin. Des pièces de lingerie, des effets visuels nouveaux, des rideaux de dentelle chics devant les danseuses, la touche personnelle de Chantal Thomass se retrouve sur plusieurs chorégraphies. "Dessous Dessus" revisite aussi la tenue de scène de l’incontournable marche militaire qui ouvre le spectacle depuis 65 ans, une première depuis 1989. Le tableau a été rebaptisé avec humour "God Save The Glam".
Du travail en coulisses
Pour que le spectacle soit parfait, rien n’est laissé au hasard. "Ici on est dans l’Atelier du Crazy. C’est formidable parce qu’elles font tout à la main, elles transforment les choses. Par exemple, moi, j’ai apporté de la lingerie. Il y avait une petite bouche rouge, mais qui n’était pas assez brillante sur scène. Donc on en a mis une en strass", explique Chantal Thomass. Des détails minutieux préparés par une trentaine de petites mains, des heures de travail pour un show de précision.Car derrière le rideau, on s’applique aussi à régler le final dans ses moindres détails. Des répétitions, il en faut, à raison de deux spectacles par soirée et six par weekend. Psyko Ticco est capitaine de revue et danseuse au Crazy Horse depuis 15 ans, une durée record pour celles qui, en moyenne, restent entre trois et cinq ans : "Il faut répéter plusieurs fois pour que le corps imprime les bons gestes. Par exemple, un numéro qui est très coquin, espiègle, avec beaucoup de regards et de présence, ça s’expérimente surtout en répétition". Et si les chorégraphies sont extrêmement rigoureuses, se produire au Crazy reste une ambition pour de nombreuses danseuses dont a fait partie Gloria avant de rejoindre la troupe : "J’avais vu un spectacle du Crazy Horse, j’avais l’impression que c’était comme un rêve et j’avais absolument envie d’en faire partie. Pour être comblée en tant que danseuse et en tant que femme aussi". Un rêve qui n’est pas à la portée de toutes car les places sont chères : les critères de recrutement sont stricts en terme de morphologie et d’esthétisme. Mais comme le précise Psyko Ticco, la personnalité et le charisme sur scène sont tout aussi importants.
Une trentaine de danseuses va donc porter dessus, avec audace et élégance, ce que tout le monde porte dessous. Sublimé par la lingerie de Chantal Thomass, ce show très chaud, burlesque et sensuel, est prolongé jusqu’au 31 mars 2017.
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