Vingt-cinq ans après sa mort, "Noureev, dieu de la danse" célébré dans une expo photo à Bordeaux
"J'ai voulu mettre l'accent sur le Noureev interprète-danseur, comme un acteur de théâtre ou de cinéma qui vivait complétement ses rôles", explique son ami et ancien danseur Daniel Agésilas, qui a choisi les 50 photos en noir et blanc de l'exposition "Noureev, dieu de la danse". L'homme mandaté par la fondation Noureev pour rendre hommage au "danseur du siècle" estime qu'" Il émane une grande émotion de ces portraits qui ont presque 40 ans".
Reportage : France 3 Aquitaine : I. Carpentier / D. Mazeres / A. Guinchard
"Ça l'aurait touché qu'on insiste pas seulement sur le danseur mais aussi sur l'homme qu'il était", se réjouit Eric Quilleré, directeur de la danse de l'opéra de Bordeaux. C'est là, dans une salle de style Second Empire du Grand Théâtre, sous les dorures et massifs lustres en cristal, que sont exposées les clichés, parfois accompagnées d'une citation de Noureev.
"Capturer le public"
Le danseur étoile soviétique, passé à l'Ouest en 1961, est bien connu à Bordeaux: Charles Jude, son danseur fétiche, y fut longtemps directeur de la danse avant Eric Quilleré.Noureev, qui a chorégraphié et fait entrer à l'Opéra de Paris les grands ballets classiques de Marius Petipa (son Cendrillon et son Lac des cygnes y sont au menu de la nouvelle saison), aimait jouer les princes tourmentés comme le montrent ces photos avec Noëlla Pontois ou Natalia Makarova. Il s'aventure aussi vers la danse moderne. Bob sur la tête avec lunettes de soleil et cigare dans le ballet comique "La Vénus de Brighton", en short et gants de boxe dans "Black and Blue", il n'a de cesse d'explorer de nouvelles voies.
A Paris, "il nous a appris l'exigence, qu'avoir du talent ne suffisait pas, il fallait avant tout travailler. Dans les photos, ça transparaît", note Eric Quilleré.
Un danseur perfectionniste
Pour preuve, Noureev travaille jusqu'à ses saluts, comme sur cette photo du "Corsaire": le geste, le regard, tout est précisément étudié pour "capturer le public jusqu'au bout", estime Ariane Dollfus, auteure de "Noureev l'insoumis", livre qui retrace la vie depuis sa naissance voici 80 ans dans une famille pauvre en Russie, jusqu'à sa mort du sida en 1993. Loin de ses célèbres colères, cet être entier est souvent représenté seul sur les photos, connues ou inédites, de l'exposition: "ça en dit beaucoup sur la solitude de Noureev, qui était un être à part", analyse-t-elle.Après Bordeaux, l'exposition devrait se transporter à Biarritz et Toulouse, Moscou est également intéressé. Quant à l'Opéra de Paris, si lié à Noureev, une autre exposition lui sera consacrée en décembre pendant les représentations de son "Cendrillon".
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