"Orphée et Eurydice" : l'ombre de Pina Bausch sur l'Opéra Garnier
Un groupe de femmes dans de longues robes fluides se démultiplie, comme emportées par le vent et les mouvements de leurs bras qui à eux seuls expriment toutes les émotions. La gestuelle déliée des danseuses accompagnée de grands pliés, contraste avec la danse à l’aveugle d’Orphée. Orphée qui réussit à s’extraire de la toile d’araignée, superbement symbolisée par les fils tendus à travers le plateau, pour retrouver Eurydice (l'excellente Marie-Agnès Gillot), au royaume des morts.
C’est en 1975 que Pina Bausch transforme la partition de Christophe Willibald Gluck (1714-1787) en opéra dansé. « Orphée et Eurydice » devient l’emblème de l’art de la chorégraphe allemande, décédée en 2009. Il y a déjà tout le style Pina dans cette sublime complainte. Un mélange de classique et de modernité d’une pureté à couper le souffle. Les quatre tableaux - deuil, violence, paix et mort - sont portés par les chœurs chantés. Les personnages principaux sont dédoublés par une chanteuse.
Pour son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris en 2005, Pina Bausch avait choisi le premier danseur Yann Bridard, sidérant et bouleversant dans le rôle d’Orphée. Stéphane Bullion, sculptural, n’a pas cet vulnérabilité d'oiseau blessé. Moins poignant, on se surprend à attendre les fascinants ensembles chorégraphiques.
Bonus !
« Orphée et Eurydice » à l’Opéra Garnier
Chorégraphie et mise en scène de Pina Bausch
19h30 : 4, 6, 8, 9, 14, 15, 16 févier
20h : 11 février
14h30 : 12 février
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