Marion Motin, l'étoile montante du hip-hop qui fait danser les stars
"Pour se faire un nom dans le hip-hop, et c'est toujours vrai aujourd'hui, il faut avoir gagné des +battles+. C'est dans ces défis (entre danseurs) qu'on développe sa personnalité, comme sur un ring", assure à l'AFP la trentenaire aux longs cheveux bruns, qui a choisi de s'asseoir par terre plutôt que sur le confortable canapé de sa loge.
Marion Motin est née à Saint-Lô, en Basse-Normandie, le 26 mai 1981. Depuis une quinzaine d'années, la danseuse, sœur de l'illustratrice Margaux Motin, déploie son énergie sur les scènes hip-hop, notamment au sein de sa compagnie féminine Swaggers.
Désormais, elle fait aussi danser les autres. Et pas des moindres : Stromae et Christine and the Queens, pour qui elle a chorégraphié certains clips. Elle a aussi créé les flamboyants tableaux dansés de "Résiste", la comédie musicale basée sur les chansons de Michel Berger et France Gall qui débute ce vendredi à Caen une tournée française après deux mois au Palais des sports de Paris.
"C'est par la musique que je suis venue à la danse"
Marion Motin, élevée à Paris par sa mère après le divorce de ses parents, a succombé très jeune aux déhanchés de James Brown, à l'énergie des Lords of the Underground et aux pas de danse de Michael Jackson. "C'est par la musique que je suis venue à la danse. J'ai rapidement été sensible à ces musiques qui appellent une danse moins codifiée que ce qu'on pouvait voir dans le classique."La jeune femme a troqué sans regrets les chaussons et le tutu pour une paire de baskets. L'énergique adolescente, séduite par le côté "arrogant" et "pas scolaire" du hip-hop, se forme à l'école de la rue, au gré des fameuses "battles" à Châtelet, lieu de rassemblement des amateurs du genre, ou dans le grand centre commercial du XIIIe arrondissement près de chez elle.
Une autodidacte qui reste au contact de la rue
La possible création d'un diplôme de danseur interprète de hip-hop, envisagée par le ministère de la Culture, laisse cette autodidacte plutôt perplexe. "Si tu veux vraiment faire partie du hip-hop, il faut descendre à un moment donné dans la rue. Si on institutionnalise tout, on va lisser ce style", estime la danseuse auprès de l'AFP. Elle "travaille encore souvent dans la rue" avec sa compagnie pour tester auprès des passants les créations du moment.Pour Marion Motin, l'apprentissage du métier s'est fait au gré des projets et des compagnies : elle décroche un rôle dans "Le défi" (2002), un film musical de la chorégraphe Blanca Li, accompagne en tournée quelques vedettes de la chanson comme M Pokora ou Shy'm et travaille avec le chorégraphe Angelin Preljocaj (en 2011).
90 concerts avec Madonna
Elle découvre aussi le gigantisme et la "rigueur" avec Madonna, qu'elle accompagne sur scène pendant 9 mois et quelque 90 concerts en 2012. Si Marion Motin est séduite par l'investissement total de la star, elle l'est moins par le côté répétitif de cette tournée au long cours : "Il y avait des chorégraphes assistants à tous les shows, qui prenaient des notes... Il fallait garder le bras toujours au même endroit. Au bout d'un moment, t'as l'impression d'être un robot et de n'avoir aucune valeur ajoutée sur scène.""Moi je ne fonctionne pas comme ça, parce que j'ai envie que le spectacle vive et que les interprètes se l'approprient", explique la chorégraphe. "Il faut qu'ils s'amusent. Ce sont eux qui le défendent sur scène tous les soirs."
Si elle retourne de temps en temps voir comment évolue la comédie musicale, Marion Motin est surtout accaparée par ses projets personnels : ses créations "In the Middle" (présentée en décembre aux Trans Musicales de Rennes) et "Dharani" et un "solo" qu'elle espère pouvoir présenter début 2017.
Portrait de Marion Motin dans "Entrée libre", sur France 5 (novembre 2015) :
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