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Le ballet "Cendrillon" à l'Opéra Bastille : un vrai Broadway show !

Le ballet crée par Noureev en 1986 devrait s’intituler «Cendrillon à Hollywood » ! Des starlettes, un bouge chinois, des tahitiennes et même King Kong... Il ose tout.
Article rédigé par franceinfo - Sophie Jouve
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Agnès Letestu dans "Cendrillon"
 (Sébastien Mathé/Opéra national de Paris)

Ne pas s’y fier… L’ouverture du ballet « Cendrillon », est assez traditionnelle, la souillon balaie, entourée de ses deux chipies de sœur, de sa marâtre (incarnée par un homme) et de son père alcoolique. Au fond du magnifique décor, une statue de la Liberté… Premier indice que la Cendrillon, version Noureev de 1986, ne va pas vraiment faire pleurer dans les chaumières.

Et c’est peu dire, on est carrément dans le registre du pastiche. Voici le conte de Charles Perrault transposé dans l’univers du cinéma hollywoodien des années 30. Découverte par un producteur de cinéma, la jeune fille échappe à son triste destin, fait ses débuts au cinéma et séduit l’acteur vedette !

Des starlettes, un bouge chinois, des tahitiennes et même King Kong
On  croisera des starlettes, de jeunes premiers, une superbe limousine qui fait office de carrosse, une taverne espagnole, un bouge chinois, des tahitiennes et même King Kong grandeur nature… Noureev a du bien s’amuser à chorégraphier cette version burlesque sur la musique de Prokofiev. Sa Cendrillon s’inscrirait aujourd’hui à un radio crochet, pour un de ces quarts d’heure de gloire éphémère.

La Cendrillon de Noureev distrait comme un bon show à Broadway 
« Cendrillon à Hollywood » distrait comme un bon show à Broadway, mais abandonne toute cruauté et un certain romanesque. Le prince, Stéphane Bullion, à la Générale, est beau mais pas vraiment à l’aise et pas vraiment charmant. Le rôle du producteur ne met pas en valeur les qualités de Karl Paquette.

Cendrillon, la superbe Agnès Letestu, réussit malgré l’ensemble un peu kitsch, à nous faire rêver en alliant sens du théâtre et virtuosité. Convainquante également, la marâtre incarnée par Stéphane Phavouin. Quant aux deux sœurs, Mélanie Hurel et Ludmila Pagliero elles sont désopilantes en danseuses maladroites.

Le final nous offre un grand moment de danse entre Cendrillon et son prince redevenu charmant. 

« Cendrillon » à l’Opéra Bastille. Du 25 novembre au 30 décembre.
Durée du spectacle 2h42 avec deux entractes. 5 distributions (Cendrillon : Agnès Letestu, Emilie Cozette, Dorothée Gilbert, Marie-Agnès Gillot, Laëtitia Pujol)

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