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La mort d'Yvette Chauviré, étoile étincelante de la danse au XXe siècle

Interprète légendaire du rôle-titre de "Giselle", elle était l'une des rares danseuses étoiles à avoir reçu la distinction prestigieuse de "Prima ballerina assoluta". Considérée comme la plus grande ballerine française, Yvette Chauviré s'est éteinte dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 99 ans.
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Yvette Chauviré à Paris dans les années 40
 (Lido / Sipa)

Yvette Chauviré a dansé tous les rôles du grand répertoire classique. Son interprétation dans "Giselle" en 1949 est demeurée légendaire. Mercredi soir, le directeur de l'Opéra de Paris Stéphane Lissner, la directrice de la danse Aurélie Dupont et l'ensemble du personnel de l'Opéra national de Paris ont exprimé leur "tristesse" d'apprendre la disparition de l'immense danseuse, incarnation lumineuse de l'élégance, la finesse et la vivacité.


Née le 22 avril 1917 à Paris, Yvette Chauviré intègre à dix ans l'école de danse de l'Opéra de Paris. Elle est l'élève de Boris Knyaseff (auquel elle restera fidèle en créant certains de ses ballets) et Victor Gsovsky, jusqu'à son admission en 1934 dans le Corps de Ballet de la compagnie de l'Opéra, dirigée alors par Serge Lifar. Dès 1929, elle danse un solo dans "L'Éventail de Jeanne".

L'interprète fétiche de Serge Lifar durant 30 ans

Sautant certains échelons du cursus habituel du ballet classique, elle gravit les marches qui la mèneront au sommet : elle est nommée petit sujet en 1936, grand sujet en 1937, première danseuse en 1938, et enfin danseuse étoile le 31 décembre 1941 après la première de "Ishtar" (sur une musique de Vincent d'Indy), que Serge Lifar chorégraphie pour elle.

Yvette Chauviré sera l'interprète fétiche de Serge Lifar, à la tête de la prestigieuse compagnie durant une trentaine d'années, dansant pour lui dans nombre de ses ballets tels que "David triomphant" (1937), "Les Mirages" (1944), "Le Chevalier et la Damoiselle", "Les animaux modèles" et "La Péri" (1955). Elle sera à ses côtés lors de ses adieux à la scène en tant que danseur en 1956.

Yvette Chauviré et le danseur et chorégraphe Serge Lifar durant une répétition du ballet "Gisèle", à Paris dans les années 50. Elle sera à ses côtés en 1956 quand il fera ses adieux à la scène.
 (Lido / Sipa)

Yvette Chauviré ne fait pas toute sa carrière à l'Opéra de Paris. Elle le quitte en 1946 lorsque les Ballets de Monte-Carlo la convient à danser en tant qu'étoile invitée. Elle y retrouve Serge Lifar qui, accusé de collaboration pendant la Seconde Guerre, a été écarté momentanément de l'Opéra de Paris. Elle retrouve la capitale entre 1947 et 1949 avant de se produire dans le monde entier. Elle danse notamment à la Scala de Milan. Plus tard, invitée par le Royal Ballet, elle danse avec Rudolf Noureev - de 21 ans son cadet -, grand admirateur de la danseuse, alors récemment établi en France après avoir fui la Russie soviétique.


En 1972, Yvette Chauviré fait ses adieux à la scène en interprétant une dernière fois son rôle fétiche de Giselle et le solo de la célèbre Mort du cygne. Elle continuera de transmettre avec passion et rigueur son savoir aux jeunes étoiles de l'Opéra de Paris, parmi lesquelles Sylvie Guillem ou Marie-Claude Pietragalla. Elle concevra d'ailleurs sa propre chorégraphie de "Giselle" jouée à la Scala de Milan.

Les adieux d'Yvette Chauviré à la scène : la danseuse interprète La Mort du cygne à l'Opéra de Paris, en 1972
 (Lido / Sipa)


Yvette Chauviré a également fait des apparitions au cinéma, à vingt ans en 1937 dans "La Mort du Cygne" de Jean-Benoît Lévy, un film sur l'univers du ballet, puis en 1985 dans "Une Étoile pour l'exemple" un film que lui a dédié Dominique Delouche, et qui a été sélectionné au festival de Cannes.

https://twitter.com/BalletOParis/status/789020521262379008

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