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José Martinez et son ballet espagnol contemporain : retour flamboyant à Paris

Quelle énergie, quel appétit, quelle brochette de danseurs aux personnalités bien trempées ! Mardi soir au théâtre des Champs- Elysées, l'ancienne étoile de l'Opéra de Paris, José Martinez, à la tête de la Compagnie nationale de danse d'Espagne présentait un programme contemporain à la fois copieux et flamboyant. Ils sont là jusqu'à jeudi soir. Courez-y !
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Sub" de l'israélien Itzik Galili
 (Emmanuel Donny)

Il y a quatre ans, alors qu'il s'apprêtait à prendre sa retraite de danseur étoile de l'Opéra de Paris, José Martinez se voit proposer de prendre la relève de Nacho Duato à la tête du Ballet national d'Espagne. Après une superbe carrière de danseur et de chorégraphe, un beau défi, une nouvelle page à écrire pour un homme dont les racines sont évidemment espagnoles.

C'est dire que pour cet artiste à la double culture, la venue à Paris avec sa nouvelle troupe était importante. Avec un programme aux petits oignons pour faire la démonstration de l'éclectisme et de la belle énergie de sa nouvelle famille. 

"Je suis très content de l'accueil. La compagnie était connue, mais sous la direction de Nacho Duato, ils sont venus en 2010 la dernière fois. C'est important de revenir comme directeur, de présenter cette nouvelle identité. Ce n'était pas gagné d'avance car on sait que le public parisien est exigeant", nous confiait dans un sourire José Martinez, au lendemain de la première.

La soirée ouvre avec "Sub" d'Itzik Valili, chorégraphie très représentative de la nouvelle danse israélienne. Une pièce ultra virile pour sept danseurs, mais qui sait aussi déceler ce qu'il y a de douceur et d'élégance dans ce monde de brutes. Torses nus, longues jupes battantes : le ballet impressionne par la force et l'énergie qu'il dégage, la vie plus forte que tout, sans ménagements, jusqu'à l'épuisement final. 

Tout autre registre pour "Extremely Close" de l'espagnol Alejandro Cerrudo, sur la musique envoûtante de Philip Glass et Dustin O'Halloran. Du collectif à l'intime, dans une scénographie sophistiqué faite de panneaux blancs coulissants et d'un tapis de plumes. On songe à Kylian bien sûr. 
"Extremely close" de l'espagnol Alejandro Cerrudo
 (Emmanuel Donny)
Une parenthèse poétique avant d'enchaîner sur "Casi-Casa" de Mats Ek, basé sur "Appartement" l'un des ballets stars du chorégraphe suédois, véritable choc visuel lorsqu'on le voit pour la première fois.

Le ballet démarre avec le fameux solo du fauteuil, dans lequel on ne peut s'empêcher de revoir José Martinez, à la création du ballet à Paris : "Je fais danser un ballet dans lequel j'ai dansé mais dont le chorégraphe offre aujourd'hui une relecture. La boucle est bouclée !", s'amuse-t-il. Les ménagères armées de leurs aspirateurs, pastichant Lord of the Dance, est un autre grand moment que l'on revit avec plaisir. Cette vision acéré et cynique de la vie domestique exige un véritable engagement et de fortes personnalités. On n'a pas été déçus. 
"Casi Casa" de Mats Ek
 (Jesus Vallinas)
On est d'autant plus agréablement surpris, que l'on n'avait pas le Ballet d'Espagne dans notre ligne de mire des grandes compagnies mondiales. Est-ce le talent ignoré de ses danseurs ou l'énergie et le sens de la troupe de Martinez, mais il faudra désormais compter avec ce ballet.

L'interview de José Martinez du 28 janvier 2015

Compagnie nationale de danse d'Espagne, dirigée par José Martinez, au Théâtre des Champs-Elysées
Les 27, 28, 29 janvier 2015 à 20h
15 avenue Montaigne, Paris VIIIe
Réservation : 01 49 52 50 00

"Sub" de Itzik Galili
Casi Casa de Mats Ek
Extremely Close de Alejandro Cerrudo

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