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Festival de Biarritz : "Le temps d'aimer la danse" au temps du Covid

A Biarritz, le festival fête ses 30 ans malgré la crise sanitaire. Jusqu'au 20 septembre, la danse retrouve son public et s'adapte aux contraintes après cinq mois d'empêchement. 

Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le ballet Malandain à Biarritz (OLIVIER HOUEIX)

Sur la grande scène de la Gare du Midi, la salle du ballet Malandain, 20 danseurs répètent Mozart à 2 et Beethoven 6, deux pièces qui ouvrent le festival "Le temps d'aimer la danse" samedi 12 septembre, après une longue période sans spectacle, sans public. "On n'a pas dansé depuis cinq mois, ce qui ne nous était jamais arrivé depuis que nous avons dix ans !", raconte Arnaud Mahouy, danseur au ballet depuis quinze ans et impatient de retrouver la scène.

Depuis plus d'un mois et la reprise des répétitions, les règles sanitaires sont strictes : "On est testés une fois par semaine, on a un brassard qui prend notre fréquence cardiaque en permanence, comme les sportifs de haut niveau chez qui on a constaté une accélération du rythme cardiaque quand ils sont positifs au Covid", explique le danseur. A ses côtés, Claire Lonchampt, particulièrement appliquée sur scène, répète en boucle des mouvements longtemps effectués dans la solitude du confinement : "Mine de rien on prend des petites habitudes en dansant dans notre salon de neuf mètres carrés", dit-elle

Il nous a fallu retrouver le bon geste dans l'espace, dans les sauts, les déplacements, en studio et sur scène.

Claire Lonchampt, danseuse de ballet

à franceinfo

Thierry Malandain, chorégraphe et directeur du ballet de Biarritz a retrouvé ses danseurs, progressivement. Ils sont suivis de près par une équipe médicale. Pour l'instant, aucun cas de Covid.

Thierry Malandain, chorégraphe et directeur du ballet de Biarritz. (OLIVIER HOUEIX)

Que ce festival puisse avoir lieu tient de l'exploit. Thierry Malandain, qui en est aussi le responsable, remercie la nouvelle ministre de la Culture Roselyne Bachelot d'avoir permis ces retrouvailles avec le public : "Cette pandémie, symboliquement elle est grave, elle interdit le rapport à l'autre", explique le chorégraphe, ému

Toucher, embrasser, aimer l'autre, la danse conjugue tout ça et depuis toujours, le premier pas vers l'autre c'est en dansant. 

Thierry Malandrain, directeur du ballet de Biarritz

à franceinfo

Quand la création naît du confinement 

Pendant le confinement, les danseurs ont entretenu leurs corps, notamment en partageant des vidéos avec des interprètes du monde entier. Martin Harriague, danseur et chorégraphe associé au ballet s'est lui amusé avec des clips loufoques, et de cet enfermement il a créé un spectacle, Serre, programmé par le festival : "On a commencé chez moi pendant le confinement avec un danseur du ballet qui était isolé dans ma véranda. Puis les techniciens du ballet ont fabriqué une serre de jardin, transparente et j'ai créé une pièce pour cet espace clos, démontable, qui peut aller partout", explique-t-il.

Martin Harriague, chorégraphe et créateur du spectacle "Serre". (HAKAN LARSSON)

Martin Harriague, très sensible aux questions environnementales, sait que la danse va devoir se réinventer. Y a-t-il trop de spectacles pas suffisamment diffusés ? Trop de déplacements, de décors ? Face aux incertitudes sanitaires et économiques, Serre est une première réponse, modeste et sincère.

Avec "Serre" on peut aller partout, dans l'espace public, chez des particuliers, des théâtres, ça respecte les règles sanitaires.

Martin Harriague, danseur et chorégraphe

à franceinfo

Mais rien ne vaut le contact avec le public : "C'est un besoin que ressentent les gens et le public nous manque", disent de concert Arnaud Mahouy et Claire Lonchampt.

Festival de Biarritz : "Le temps d'aimer la danse" au temps du Covid - Le reportage de Thierry Fiorile

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