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Danse et handicap : 25 ans d'engagement et d'émotions avec la Klaus compagnie

La Klaus Compagnie célèbre depuis 25 ans toutes les différences. Menés par le chorégraphe Pascal Croce, les danseurs sont valides ou handicapés moteur et proposent à travers onze créations une autre vision de la danse. Ils seront au Parc des expositions de Bordeaux les 8 et 9 mars avec "Kaléidoscope", une nouvelle création qui retrace ce profond engagement chorégraphique.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La Klaus Compagnie fête 25 ans de danse et de handicap
 (France 3 / Culturebox )

Sur le plateau de la nouvelle création de la Klaus Compagnie tous les danseurs sont réunis. Ils sont debout ou en fauteuil roulant et ils travaillent sans relâche sur "Kaléidoscope" : un spectacle qui raconte 25 ans d'ouverture aux différences. Dirigés par Pascal Croce, ils répètent des extraits des onze créations de la compagnie.

Reportage : C. Bouvet / S. Tuscq-Mounet / C. Varone / T. Culnaert 

Le grand répertoire et les créations

"Kaléidoscope" regroupe les extraits des principales créations de la Klaus Compagnie. En 25 ans, les danseurs ont exploré les plus grandes pièces de répertoire. "Le Boléro", "Roméo et Juliette", "Le lac des cygnes" revus et corrigés. Pascal Croce transpose avec humour ces monuments de la danse. Pour la réinterprétation du Lac des Cygnes par exemple, "les cygnes se rapprochent plus des canards boiteux, mais tout aussi touchants, ces corps fragiles nous entraînent inévitablement vers une esthétique du non-dit", rapporte le chorégraphe. 

Le territoire du handicap 

Il y a 15 ans, Pascal Croce intervient pour un atelier dans un foyer pour handicapés. Ce nouveau monde physique est un véritable déclic pour le chorégraphe, plus habitué à l'aisance corporelle. "Dès le début ça a été une passion, un véritable coup de coeur de découvrir qu'on pouvait voir les corps autrement surtout avec des gens qui ont des difficultés de mobilité," se souvient-il. Dans une perpétuelle recherche entre danse, corps, handicap, fusion, Pascal Croce essaie simplement de faire oublier tous ces paramètres alchimiques pour ne laisser apparaître que l’essentiel : "la danse même". 

L'art vecteur de tolérance

La Klaus Compagnie est aussi en recherche perpétuelle et à l'origine de plusieurs créations qui interrogent les notions de différence et de tolérance. "Ça et moi" raconte en douze minutes un face à face charnel, sensuel, violent entre deux danseuses, l'une est valide, la seconde est en fauteuil.

Ce duo puissant raconte aussi comment s'apprivoiser avec nos différences. "Il y a beaucoup de choses qui passent par le para-verbal et il y a des signaux qu'on décrypte, il y a un effet d'émulation très rare dans d'autres compagnies", souligne la danseuse Marguerite Roger. Pour les interprètes en fauteuil, ces moments intenses sont porteur de beaucoup d'émotions.

Je sais que je suis handicapée...
Je le sais. Mais quand je commence à danser
le handicap n'y est plus. J'adore !

Sandra
Danseuse
  (France 3 / Culturebox )

Les 8 et 9 mars prochains, la Klaus Compagnie, co-organisatrice du plateau culture du salon Autonomic, présentera des extraits de créations tel que “Peau d’âme", “Chrystal de Jade” et “Je, tu, il et vous” au Parc des expositions de Bordeaux. 

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