Cristina Hoyos : des soirées flamenco jusqu'à samedi à Paris
La production comporte deux titres : «El poema del cante jundo» (le poème du chant profond, un style venu d’Andalousie) et «En el café de Chinitas», en référence à des recueils de poèmes de Garcia Lorca. Le poète-dramaturge, victime de la guerre civile en 1936, se passionnait pour la musique et le flamenco. Cristina Hoyos est une grande admiratrice de ses oeuvres. Le spectacle mobilise seize danseuses dont la chorégraphe elle-même, une chanteuse, deux chanteurs et trois musiciens, en plus de l'équipe technique. La chorégraphe a fait appel pour la troisième fois au metteur en scène José Carlos Plaza.
Un «au revoir» aux Parisiens ?
Le spectacle est présenté comme celui des «au revoir» de Cristina Hoyos au public, du moins en tant que danseuse. C’était déjà le cas lors de sa dernière venue à Paris, début 2009 aux Folies Bergère. Il était alors question d'adieux. «C’était une idée du producteur d’alors, pas la mienne», explique-t-elle dans le «Paris Match» du 23 novembre. Entre-temps, le sort ne l’a pas épargnée. Cristina Hoyos a été opérée, avec succès, d’un cancer du sein diagnostiqué en décembre 2010. Aujourd’hui, elle est en forme et n’a rien perdu de son humour. A 65 ans, elle se produira avec d’autant plus de délectation au Palais des Congrès, confie-t-elle à «Paris Match» : «Je serai sur scène, mais je prends des rôles de mon âge. Cette fois je joue un rôle de prostituée joyeuse !»
Ambassadrice du flamenco sur scène et au cinéma
Cristina Hoyos, danseuse et chorégraphe de renommée mondiale, a fondé la troupe qui porte son nom en 1989. Auparavant, la native de Séville (en 1946) avait dansé, durant vingt ans, dans la compagnie d’Antonio Gades (1936-2004) qui contribua fortement au rayonnement du flamenco dans le monde entier.
Avec le grand danseur chorégraphe, Cristina Hoyos s’est également illustrée au cinéma, sous la direction du réalisateur Carlos Saura qui a scellé à plusieurs reprises l’union du cinéma et de la danse. Cela a été le cas avec les films «Noces de sang» (en 1981, déjà une œuvre de Garcia Lorca), «Carmen» (1983) et «L’amour sorcier» (1986).
Garcia Lorca, une source d'inspiration récurrente
En 1990, avec sa compagnie fraîchement fondée, Cristina Hoyos a connu un grand succès à l’Opéra de Paris avec le spectacle «Sueños Flamencos». Cet accueil a assuré d’emblée une notoriété internationale à sa troupe. De nombreuses autres chorégraphies ont suivi, certaines étant inspirées d’œuvres de Federico Garcia Lorca, comme «Yerma» en 1992 (présentée à l’Exposition universelle de Séville et reprise dans les années 2000) ou «Romancero Gitano» en 2006. Le spectacle «El poema del cante jundo / En el café de Chinitas» a été créé en juillet 2009 à Grenade. Par ailleurs, Cristina Hoyos a assuré la direction du Ballet flamenco d’Andalousie entre 2004 et 2011.
Parallèlement à la chorégraphie, Cristina Hoyos a fondé à Séville un musée de la danse flamenca. Elle y a mis toutes ses économies, et a même hypothéqué sa maison et son studio de danse. Parfois, elle vient s’y produire, pour le plus grand bonheur des visiteurs.
La vidéo teaser du spectacle
Ballet Flamenco Cristina Hoyos
«El poema del cante jundo»
«En el café de Chinitas»
Palais des Congrès de Paris
Jusqu'au 3 décembre 2011 à 20H30
Réservations : 08 92 050 050 (0,34 cent / min)
Ou sites habituels de billetterie en ligne
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