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"C'était aux yeux de tous, ça n'était pas subtil" : Chloé Lopes Gomes, première danseuse noire à intégrer le Staatsballett à Berlin, dénonce le racisme

La danseuse classique et professeure de ballet Chloé Lopes Gomes dénonce sur France Inter le racisme qu'elle a subi au sein du Staatsballett à Berlin.
Article rédigé par franceinfo
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La danseuse classique et professeure de ballet Chloé Lopes Gomes, à Berlin, le 7 janvier 2021. (ODD ANDERSEN / AFP)

"C'était aux yeux de tous, ça n'était pas subtil" : sur France Inter samedi 27 mai, la danseuse classique et professeure de ballet Chloé Lopes Gomes dénonce le racisme qu'elle a subi au sein du Staatsballett à Berlin. Elle revient sur son histoire dans un livre : Le Cygne Noir, sorti en mai aux éditions Stock.

Elle n'oubliera jamais "que ça a duré trop longtemps". Après avoir été la première danseuse noire à intégrer le Staatsballett à Berlin, Chloé Lopes Gomes dit avoir subi des propos racistes de sa maîtresse de ballet, chargée de sa carrière : refus de lui donner un voile blanc en raison de sa couleur de peau, ou au contraire, en lui imposant de se maquiller en blanc.

Elle dénonce ces agissements dès les premiers mois

"Elle était protégée par un contrat à vie", explique la danseuse, de 26 ans à l'époque. Chloé Lopes Gomes, qui se décrit comme "pas timide", assure avoir dénoncé ces agissements dès les premiers mois à sa direction :

"Je me suis sentie très démunie (...) J'avais du mal à croire qu'on me mettait des barrières par rapport à ma couleur de peau et pas par rapport à mon talent, je l'ai vraiment mal vécu."

Chloé Lopes Gomes

à France Inter

Après avoir déposé un recours en justice, le contrat de Chloé Lopes Gomes a été prolongé d'un an en juin 2021, alors qu'elle devait quitter l'institution et elle a reçu une compensation financière de 16 000 euros, après un accord à l'amiable. La directrice par intérim du Staatsballett, Christiane Theobald, avait alors indiqué que le litige avec la danseuse était "un appel au réveil" et que la compagnie appliquait "une politique de tolérance zéro à l'égard du racisme et de toute forme de discrimination".

"Ce qui m'a fait tenir", témoigne Chloé Lopes Gomes, "c'est d'abord l'amour à ma famille. Ma mère a été un pillier fondamental dans ma vie. Elle s'est sacrifiée pour que nous puissions évoluer au sein de ces prestigieuses institutions, à cumuler les ménages le week-end et le soir. C'était une vraie héroïne. Et j'avais aussi conscience que j'étais responsable de toute ma famille, que je portais à bout de bras". Trois de ses frères et soeurs ont aussi fait de la danse classique, son frère Issac Lopes Gomes fait partie du ballet de l'Opéra de Paris.

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