Avignon Off : un solo vibrant en hommage à la Vénus Hottentote

De son vrai nom Sawtche, la Vénus Hottentote est née en 1789 en Afrique du Sud. Remarquée pour ses particularités physiques (des fesses et des hanches surdimensionnées), la jeune femme devient rapidement un objet de curiosité et de convoitise. Elle devient l'esclave d'un riche fermier avant d'attirer l'attention d'un ancien chirurgien de la marine anglaise qui décide de l'embarquer pour l'Europe, en lui faisant miroiter un bel avenir. La vérité sera tout autre. 

En Angleterre, où elle est rebaptisée Sarah Baartman, puis en France, elle est exhibée tel un animal exotique dans les foires, les music-halls et les salons de la haute bourgeoisie.

Un destin tragique

Elle terminera sa vie dans les bordels et la misère, en 1815. Deux siècles plus tard, en 2002, son corps fut rapatrié en Afrique du Sud, la terre de ses ancêtres, où elle eut droit -enfin- à des funérailles dignes de ce nom. 

Il n'est donc pas étonnant que ce destin tragique ait inspiré la danseuse et chorégraphe Chantal Loïal, fondatrice de la compagnie Difé Kako et artiste engagée, notamment dans la défense des droits des femmes. 

Elle n'est d'ailleurs pas la seule artiste à s'être emparée de cette histoire : Victor Hugo y fit allusion dans "Les misérables", Henri Troyat lui a consacré une nouvelle : "Les cent jours de la Vénus Hottentote".

Plus récemment, en 2010, le réalisateur Abdellatif Kéchiche en a fait un film, "Vénus noire", dont voici la bande-annonce.