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Aurélie Dupont succède à Benjamin Millepied à la tête du Ballet de L'Opéra

L'ex-danseuse étoile Aurélie Dupont, 43 ans, prendra en septembre la tête du Ballet de l'Opéra de Paris, après la démission de Benjamin Millepied, a annoncé jeudi le directeur de l'Opéra, Stéphane Lissner.
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La danseuse Aurélie Dupont
 (Bertrand Guay/AFP)

"Je suis convaincu qu'Aurélie va apporter beaucoup de choses quand elle prendra ses fonctions en septembre", a souligné M. Lissner, lors d'une conférence de presse à laquelle assistait Aurélie Dupont, qui avait mis fin à sa carrière de danseuse étoile en mai dernier. "Elle a une grande connaissance de la maison. Elle connaît chaque danseur, elle connaît bien l'administration. C'est sa maison. Elle saura rendre au ballet ce qu'il lui a donné", a ajouté le directeur de l'Opéra.

Muse

Benjamin Millepied, qui avait confirmé jeudi matin sa démission dans un communiqué, a salué le choix de la direction en rappelant qu'Aurélie Dupont avait été sa "muse" et qu'il avait créé pour elle deux ballets. 

Pour ses adieux à la scène, Aurélie Dupont avait choisi de danser "L'Histoire de Manon" et pour lui rendre hommage, Millepied avait créé pour elle le duo "Together alone". 

"Le plaisir plus fort que la douleur"

Aurélie Dupont a fait toutes ses années d'apprentissage à l'école de danse de l'Opéra, sélectionnée parmi 1600 candidates à l'âge de 10 ans. "Je comprends tout de suite que ça me plait", nous racontait-elle. J'étais une enfant timide et l'idée de travailler sur son corps m'a plu tout de suite".

Confrontée très tôt à une vie d'adulte, aux examens incessants et aux remises en question, Aurélie trace sa route. Jusqu'à cette blessure en 1998 qui la contraint à être opérée du genou. "J'ai adapté ma danse à mon handicap et je me suis dit que tant que le plaisir est plus fort en scène que la douleur, je danse".

Elle découvre la danse néo-classique avec Roland Petit qui lui confie encore toute jeune, la Jeune fille dans "Le Loup"... "Avec des rôles comme ceux-là, capables de me transporter, j'avais effectivement envie de grimper tout en haut et décrocher l'étoile", dit elle.

Le graal, le titre d'étoile, elle le décroche un 31 décembre 1998, à l'issue de "Don Quichotte" de Rudolf Noureev. "J'étais très fière que ce soit Hugues Gall qui me nomme. C'était avec Manuel Legris avec qui j'ai dansé presque tous les grands rôles du répertoire. C'était le plus beau jour de ma vie évidemment !..." 

Il y a eu la rencontre avec la danse contemporaine. Et Pina Bausch bien sûr parmi les grandes rencontres : "Pendant les répétitions, je me donnais à fond, tout était en force et en technique. Jusqu'au jour où Pina m'a dit : "Mais pourquoi tu te fais mal comme ça ? Tu n'en as pas besoin. Si je t'ai choisie, c'est pour tes faiblesses et non pour ta force... Ma vie de danseuse, mon rapport aux autres ont été radicalement transformés".

Au terme d'une éblouissante carrière où elle a alterné grands ballets classiques et contemporains, Aurélie Dupont s'était vu offrir de rester à l'Opéra comme maître de ballet par celui qu'elle remplace aujourd'hui, Benjamin Millepied.  
  Aurélie Dupont et Roberto Bolle dans "L'Histoire de Manon"
 (Julien Benhamou/Opéra national de Paris)

Prendre son temps

Mariée au danseur étoile Jérémie Bélingard, mère de deux petits garçons, Aurélie Dupont a affirmé jeudi vouloir "faire de son mieux", se "sentant légitime pour le faire", dans la continuité de son prédécesseur mais "en prenant son temps" : "L'Opéra c'est une vieille dame et il faut la respecter".

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