Le triomphal "Un Américain à Paris" de retour au Châtelet : une délicieuse alchimie
Cinq ans après l’adaptation scénique du film de Vincente Minelli et une tournée mondiale triomphale, la comédie musicale "Un Américain à Paris" est de retour au Châtelet où elle est née. A consommer sans modération pour les fêtes.
Un Américain à Paris a tous les ingrédients qui font un excellent Broadway show : une belle histoire d’amour (trois amis amoureux de la même jeune danseuse juive dans le Paris de la Libération), des chansons délicieuses qui restent en tête (I got the rythm…), de merveilleux costumes, et surtout de la danse, à vous donner des fourmis dans les jambes.
Des décors aériens
Sans parler des décors de Bob Crowley… Et curieusement, ils nous ont semblé encore plus féériques qu’à la création. Un parfait équilibre entre d'un côté les éblouissantes projections vidéo d’un Paris crayonné, avec un travail subtil sur les couleurs, et de l'autre, des éléments de décors (miroirs, quai de Seine, rayon de grand magasin), qui apparaissent ou disparaissent avec la même fluidité comme s'ils faisaient partie de la chorégraphie.
La reconstitution d'une salle de répétition de danse est de toute beauté avec ses miroirs qui virevoltent. On apprendra que les décors en dur ont été remplacés par cette version allégée pour faciliter la tournée. Le spectacle y gagne encore en magie et légèreté.
La part belle à la danse
Le chorégraphe et metteur en scène, Christopher Wheeldon, un des maîtres actuels de la comédie musicale new-yorkaise, impulse sur le plateau une formidable joie de vivre. Son travail fait la part belle à la danse, mêlant ballet classique et inspiration Broadway, avec de grands professionnels galvanisés par la partition jazzy de Gershwin servie par un excellent orchestre de 19 musiciens. Les tableaux d’ensemble, réglés au cordeau, s’enchaînent avec une fluidité aérienne et alternent avec de délicats pas de deux. Quant aux chansons, elles s’imbriquent tout naturellement dans le récit.
Une coproduction Paris-Broadway couronnée de 4 Tony Awards
La distribution est à l’unisson, avec dans le rôle de Lise Dassin la charmante Leanne Cope, ancienne danseuse du Royal Ballet de Londres qui a créé le rôle il y a cinq ans. Le GI est aujourd’hui incarné par l’Américain Ryan Steel, moins sexy que son prédécesseur Robert Fairchild, mais pétillant et plein d’énergie. Très bons aussi Zachary Prince dans le rôle de son compatriote pianiste, et Michael Burrell dans celui du fils de bonne famille qui rêve de devenir artiste.
L'interview de Leanne Cope
Cette coproduction initiée par Jean-Luc Choplin, alors directeur du Châtelet, avec deux producteurs de Broadway, a remporté 4 Tony Awards. Et aura réussi une prouesse : nous faire oublier Gene Kelly et Leslie Caron pendant les deux heures de spectacle.
"Un Américain à Paris"
Théâtre du Châtelet
1 Place du Châtelet, Paris 1er
01 40 28 28 28
Jusqu’au 1er janvier 2020
De 9 à 87 euros
20h
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.