Comédie-Française : Podalydès commente la grève
Selon le système en vigueur depuis la fondation de la Comédie-Française en 1680, les acteurs engagés, appelés les pensionnaires, peuvent, après un an, devenir sociétaires et toucher ainsi une part des recettes liées notamment à la billetterie et aux tournées.
"Contrairement à ce qu'on peut penser, les partages ne sont pas un anachronisme", déclare Denis Poldalydès, jugeant cependant légitime que des personnes à la Comédie-Française "qui ne s'en sortent pas financièrement", demandent des augmentations de salaire.
Mais, selon lui, "on ne peut pas traiter la question des partages d'une manière uniquement quantitative, parce qu'elle est avant tout qualitative : le partage a un poids symbolique". "Il représente le prix de l'excellence de la troupe, et l'excellence est un principe qui guide la marche de la Comédie-Française, dans tous les domaines", ajoute-t-il.
Actuellement, chaque année, 76,5% des bénéfices reviennent aux 37 sociétaires, 16,5% aux 360 salariés et pensionnaires, 7% étant mis en réserve. "On donne ainsi l'impression de vivre sous l'Ancien Régime, et on crée un fantasme d'inégalité et d'aristocratie qui repose sur une mauvaise appréciation de la réalité", estime Denis Podalydès. Mais, explique-t-il, "ce que ne voient pas certains, c'est que, si nous travaillons tous à la bonne tenue des spectacles, nos métiers sont extrêmement différents".
7000 euros par mois
"Il est très difficile de comptabiliser le temps de travail d'un acteur", ajoute-t-il, citant pour exemple le temps passé à apprendre un texte, non comptabilisé. Selon Denis Podalydès, les sociétaires touchent environ 7.000 euros par mois, parfois moins, et certains, chargés de famille "ne roulent pas sur l'or".
"Quand je vois les salaires en dehors de la Comédie -Française, quand je vois ce que je suis payé au cinéma, 7.000 euros, c'est très inférieur à ce que gagnent beaucoup d'autres comédiens, et aux cachets que je pourrais revendiquer en jouant ailleurs, même dans le théâtre public, d'ailleurs", ajoute-t-il.
Parmi les syndicats qui ont appelé à la grève illimitée, après un premier arrêt de travail en décembre, le Synptac-CGT juge pour sa part que "c'est bien l'ensemble des salariés qui devrait avoir droit à la juste reconnaissance de sa participation aux excédents accumulés par l'entreprise et produits par sa force de travail".
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