Un groupe de créanciers va prendre le contrôle du Cirque du Soleil
La célèbre compagnie canadienne, très fortement endettée à la suite de la pandémie de coronavirus, est en pleine restructuration.
Un groupe de créanciers du Cirque du Soleil a annoncé mardi soir, 18 août, qu'il allait prendre le contrôle de la troupe canadienne lourdement endettée, son offre d'achat ayant été jugée la meilleure à l'issue d'enchères qui s'achevaient en fin de journée. Les prétendants avaient jusqu'à mardi en fin d'après-midi pour soumettre une proposition supérieure à celle d'une douzaine de prêteurs garantis menés par le fonds canadien Catalyst Capital Group, plus important créancier.
En attendant le feu vert de la justice canadienne
Le Cirque, placé sous la protection des tribunaux, a indiqué mardi soir n'avoir pas reçu d'offre supérieure à celle des créanciers, estimée à plus de 1,2 milliard de dollars américains (un milliard d'euros), selon les médias canadiens. L'offre des créanciers devra encore être validée par la justice québécoise dans les prochaines semaines.
Gabriel de Alba, directeur général de Catalyst, s'est félicité de ce "beau résultat pour le Cirque", ses employés, ses artistes et ses partenaires, dans un courriel reçu par l'AFP. "Maintenant que les récents faux pas de la compagnie sont derrière nous, nous avons hâte de conclure rapidement la transaction et de soutenir la compagnie pour qu'elle ravive la magie et le talent artistique qui ont fait du Cirque du Soleil une force créatrice et une marque mondiale emblématique", a-t-il commenté.
Frappé de plein fouet par la pandémie
Né au Québec en 1984, le Cirque du Soleil a dû annuler en mars quelque 44 productions aux quatre coins du monde en raison de la pandémie de coronavirus. Il a mis au chômage technique 4.679 acrobates et techniciens, 95% de ses employés. La majorité d'entre eux ont été licenciés fin juin quand le groupe a demandé la protection des tribunaux.
L'accord avec le groupe de créanciers, annoncé mi-juillet, vient remplacer l'offre d'achat que le cirque basé à Montréal avait conclue fin juin avec ses actionnaires actuels, les fonds américain TPG et chinois Fosun, ainsi que la Caisse de dépôt et placement du Québec. Selon le quotidien Globe and Mail, l'accord prévoit que les créanciers injecteront de 300 à 375 millions de dollars américains dans le cirque. Ces derniers accepteraient aussi de réduire de 1,1 milliard de dollars américains à 300 millions de dollars la dette garantie du cirque. Enfin, le maintien du siège social du groupe à Montréal serait garanti pour au moins les cinq prochaines années.
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