Belgique : le congrès antisémite où devait se rendre Dieudonné interdit
Le "congrès de la dissidence", organisé à l'initiative du groupuscule d'extrême-droite "Debout les Belges!", était prévu à Anderlecht, mais le lieu du rassemblement était tenu secret et ne devait être communiqué qu'au dernier moment, afin d'éviter tout arrêté préventif d'interdiction.
Le député de "Debout les Belges!" Laurent Louis ayant dévoilé samedi sur sa page Facebook le lieu où se tiendrait le colloque, une réunion a eu lieu samedi à Bruxelles entre police et autorités administratives. Laurent Louis est coutumier des déclarations incendiaires contre les Roms, les Juifs et les médias.
Malgré l'interdiction, Laurent Louis appelle le public à venir "en famille"
Un arrêté d'interdiction a été signé dimanche par la Ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet, et le bourgmestre d'Anderlecht Eric Thomas. Ils sont estimé qu'il y avait des "risques à l'ordre public" car des manifestations de soutien ou de réprobation contre ce congrès étaient prévues.
Mais Laurent Louis a indiqué dimanche sur sa page Facebook que ses invités "ont tous confirmé leur présence et quoi qu'il arrive, interdiction ou pas, vous pourrez les rencontrer et passer avec nous une journée inoubliable ! Ne cédez donc pas aux pressions et venez en famille, dans le calme et la bonne humeur", peut-on encore lire.
Les maires des 19 communes de Bruxelles et des organisations antiracistes en avaient demandé l'interdiction. La Ligue Belge Contre l'Antisémitisme (LBCA) avait déposé plainte dès vendredi auprès du procureur du roi de Bruxelles aux côtés de la Licra et de l'Union des étudiants juifs de Belgique.
La LBCA dénonce une "véritable journée de la Haine qui servirait de cadre au pire rassemblement d'auteurs, de théoriciens et de propagandistes antisémites que notre pays aura connu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale".
Outre Dieudonné et Alain Soral, le congrès a invité Kemi Seba, de l'organisation noire radicale Tribu Ka, aujourd'hui dissoute. Plusieurs orateurs issus de courants de l'extrême droite catholique, musulmane ou panafricaine étaient également annoncés. Certains d'entre eux ont déjà fait l'objet de condamnations judiciaires en France.
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