A Cannes, les intermittents invitent le cinéma "à être dans la lutte"
"Le cinéma observe ce qui se passe dans la société. Nous, nous y vivons et nous essayons de défendre des droits", a déclaré Franck Halimi, un porte-parole de la coordination des intermittents lors de la cérémonie d'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. "Le cinéma ferait aussi bien d'être dans la lutte avec nous", a-t-il ajouté avant la projection du film de Marco Bellocchio, "Fais de beaux rêves", qui ouvrait la Quinzaine, section parallèle du festival. "Nous ne nous battons pas pour nous mais pour tous les chômeurs parce que, de plus en plus, les contrats sont précaires, de courte durée", a dit Franck Halimi. "Le message que nous voulons faire passer, c'est que nous sommes dans une société où on demande que les gens soient de plus en plus flexibles", a-t-il dénoncé.
La ministre de la Culture Audrey Azoulay a déclaré vendredi que "tout est fait" pour que l'accord trouvé par les employeurs et les salariés du spectacle sur le régime d'assurance chômage des intermittents "puisse rentrer en vigueur rapidement". "La négociation n'est pas finie mais (...) jamais les étapes ne s'étaient déroulées aussi bien", a déclaré la ministre au micro de France Inter.
Les intermittents du spectacle réclament l'application dès le 1er juillet de l'accord signé le 28 avril par l'ensemble des syndicats de leur branche. Cet accord est en cours d'expertise. Pour être appliqué, il doit recueillir l'aval des partenaires à la négociation générale de l'Unedic sur l'assurance chômage. "On va attendre la réponse des partenaires sociaux mais en principe, en tout cas, tout est fait pour que cela puisse rentrer en vigueur rapidement", a dit Mme Azoulay. "C'est un accord qui est véritablement historique. On a pour la première fois un accord qui est équilibré". Il y a à la fois des droits nouveaux pour les artistes et les techniciens du spectacle, et des économies qui sont faites, a-t-elle souligné. Celles-ci, en cours de chiffrage, "tournent autour d'une centaine de millions".
"Ce sera ensuite la responsabilité des partenaires sociaux au niveau interprofessionnel que de valider cet accord", a souligné la ministre. Pour sa part, l'Etat accompagne l'emploi dans le spectacle par un fonds dédié de 90 millions d'euros, a-t-elle rappelé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.