2 ans après Charlie, l'esprit de Cabu habite toujours Châlons-en-Champagne
Cabu, c'était un amoureux de la vie et de tout ce qu'elle propose. Par son dessin il transmettait son amour pour les gens mais aussi pour les paysages ou encore les lieux du globe qui l'ont marqué. Mais c'est à Châlons-en-Champagne, là où tout a commencé, que Cabu se sentait véritablement chez lui. Châlons, ville où il repose aujourd'hui, perpétue le souvenir de celui que ses habitants n'auraient, de toute façon, pas pu oublier. Cabu et Châlons, c'est finalement une belle histoire d'amour...
Reportage : France 3 Champagne-Ardenne / D. Caldas / R. Doumergue / V. Brice
L'amoureux de Châlons-en-Champagne
Cabu aimait sa ville et cela, tout le monde le savait. Véritable havre de paix pour le dessinateur, il revenait très régulièrement dans sa ville d'origine pour se ressourcer mais surtout pour dessiner. Car ce sont bien les Châlonnais qui ont fait naître dans l'imagination de Cabu ces personnages aussi caustiques qu'authentiques.Elève perturbateur du lycée Pierre Bayen, il s'amusait à graver sur les tables et à croquer ses camarades de classe. Une adolescence qui lui vaudra son premier grand succès, "Le Grand Duduche". A travers les aventures de ce lycéen blond, grand et maigre à lunettes rondes, Cabu restranscrit sa jeunesse châlonnaise. Le Proviseur et sa fille, le pion Belphégor ou encore le professeur de latin Monsieur Borgnolles sont autant de personnages que les Châlonnais connaissent bien, les ayant cotoyés sur les bancs du lycée. Un lycée resté cher à son coeur et dans lequel Cabu revenait de temps en temps en prenant un malin plaisir à nous raconter ces diverses facéties. Les Châlonnais resteront pour toujours ses sujets de création.
Mais si Châlons-en-champagne a ainsi rendu un incroyable service à Cabu, le dessinateur savait se rendre utlie pour sa ville. Très attaché à ces habitants dont il était en quelque sorte redevable artistiquement, Cabu leur donnait en retour ce qu'il savait faire de mieux : le dessin.
En 2009, il conçoit gratuitement l'incontournable calendrier des pompiers et passe sa journée auprès de ces sauveurs du feu. "Cétait la première fois, disait-il, qu'il allait dans une voiture de pompiers. Il était comme un gamin" raconte Fabrice Minuel, un ancien journaliste, ami et biographe du dessinateur. Véritablement amoureux de sa ville, Cabu est resté pour les Châlonnais ce turbulent enfant qu'ils appréciaient tant.
Des Châlonnais qui ne l'oublient pas
Cabu c'était l'ami, le copain d'enfance ou encore le voisin que les Châlonnais aimaient bien. Revenant très régulièrement pour voir sa famille, il aimait les longues promenades et passait beaucoup de temps avec les habitants.Les commercants se souviennent de lui avec émotion comme Patrick Pierrejean, l'antiquaire qui a bien connu Cabu et dont les BD pulullent dans la boutique. "Quand on va sur sa tombe, ce qui est surprenant, c'est de voir des gens de tout âge", explique-t-il. Il est vrai que tous les habitants, petits et grands, ceux qui l'ont connu et ceux qui l'ont seulement lu, savent à quel point Cabu faisait partie de Châlons-en-Champagne.L'esprit de Cabu perpétué
Dans les rues de Châlons, le portrait de Cabu est omniprésent et ses dessins sont placardés sur la devanture de toutes les boutiques. C'est finalement l'esprit du dessinateur qui vit encore dans la ville. Ses valeurs que sont la joie, l'humain mais surtout la liberté sont relayées et défendues par les Châlonnais. Un message que diffusent aujourd'hui les professeurs du lycée dans lequel le dessinateur a fait ses premiers essais. Une fierté pour Arthur, cet étudiant bien conscient de la portée significative des dessins de Cabu : "l'esprit de liberté qu'il défendait au quotidien, on l'a encore aujourd'hui parce que, au sein de Bayen, on a un journal du lycée et on a, justement, voulu perpétuer cette tradition de liberté". Ayant donné à ces jeunes le goût pour la carricature, Cabu a finalement fait naître des vocations, prêts à relayer le combat.Un combat contre l'agressivité et la barbarie dont il a été victime. Un combat aussi pour la joie et la liberté par lesquelles il fut, avec ces mêmes personnes, si longtemps inspiré.
Maitre du dessin, Cabu est finalement devenu lui-même une belle illustration de ce que signifie vivre avec passion.
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