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Piégé par Sacha Baron Cohen, un élu américain démissionne après avoir proféré des insultes racistes

Un élu de l'Etat de Géorgie, dans le sud des Etats-Unis, a annoncé sa démission le 25 juillet. Deux jours plutôt, il avait proféré des insultes racistes dans la nouvelle série télévisée satirique de l'humoriste britannique Sacha Baron Cohen.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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  (Capture d'écran Youtube / SHOWTIME)
Jason Spencer, un parlementaire républicain, est la première victime politique du réalisateur de "Borat", qui dénonce les peurs et les dérives de la société américaine pendant les sept épisodes de "Who is America ?" (Qui est l'Amérique) diffusé sur le réseau Showtime. M. Spencer était sous le feu des critiques depuis la diffusion dimanche du deuxième épisode où il apparaît aux côtés de Sacha Baron Cohen, grimé en faux expert israélien de la lutte anti-terroriste, qui lui apprend les gestes "essentiels" pour se sortir d'une prise d'otage.
 
Dans une séquence d'anthologie, il enchaîne les fausses "techniques" sous la direction de l'humouriste, imperturbable. Pour détecter si une personne en burqa est un terroriste ou non, Jason Spencer se voit confier une perche à selfie, qu'il doit manier en imitant (très mal) un toursite chinois et glisser sous la tenue d'une assistante. Par la suite,  il profère des insultes racistes, notamment "nigger" ("nègre") pour impressionner un preneur d'otage et descend pantalon et caleçon pour repousser fesses nues un "terroriste islamiste". La technique d'intimidation, d'après le faux instructeur, est destinée à faire fuir l'assaillant censé avoir peur de devenir homosexuel.

 

"Peur panique" d'une attaque terroriste

La séquence de cinq minutes a provoqué un tollé en Géorgie et les appels à la démission de M. Spencer se sont multipliés, même si le responsable républicain devait quitter son siège après les élections parlementaires de novembre. Il a annoncé sa décision de rendre son mandat au 31 juillet, a indiqué le quotidien Journal-Constitution d'Atlanta, citant un courriel envoyé tard mardi soir au président de l'Assemblée de l'Etat.

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Il avait auparavant refusé de démissionner, tout en s'excusant pour son attitude face à l'humoriste. "Sacha Baron Cohen et ses associés ont profité de ma peur panique que ma famille soit attaquée", avait-il dit. Il avait soutenu en 2016 une proposition de loi "anti-masque", finalement rejetée, qui interdisait notamment le port de la burqa ou du niqab en public.

Plusieurs responsables politiques victimes d'un canular de l'humoriste, comme l'ancienne candidate républicaine à la vice-présidence des Etats-Unis Sarah Palin, ont dénoncé ses méthodes. Dans le premier épisode, le faux expert israélien Erran Morad a notamment réussi à faire enregistrer à deux parlementaires républicains un message soutenant son faux programme "Kinder-guardians" de formation des enfants de maternelle aux maniement des armes à feu.

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