Le réalisateur Guillermo del Toro peine à diffuser "Pinocchio" chez lui au Mexique
Le distributeur se serait rétracté parce que le film ne pouvait rester que deux semaines en exclusivité dans les salles avant d'être inclus à l'offre en streaming du catalogue Netflix.
Nul n'est prophète dans son pays: le réalisateur Guillermo del Toro a lancé, vendredi 25 novembre, un appel à la diffusion dans des salles indépendantes mexicaines de son dernier opus, Pinocchio, tout en dénonçant "la destruction systématique du cinéma mexicain". La maison de production PimientaFilms "est en train de chercher des salles indépendantes" dans trois Etats pour la diffusion du film, indique le réalisateur sur son compte Twitter, évoquant la défection d'un grand distributeur, Cinemex.
Este domingo es #DíaPinocho de @RealGDT y tendremos funciones gratuitas para el público en @CinetecaM, @ISCsonora y @CinetecaFicg ¡Estén atentos a las redes de las salas que anunciarán los horarios y la dinámica para que no se pierdan su lugar! pic.twitter.com/NFbk0EnAKm
— Pimienta Films (@PimientaFilms) November 25, 2022
Le distributeur se serait rétracté, selon des revues spécialisées, parce que le film ne pouvait rester que deux semaines en exclusivité dans les salles à partir du 24 novembre, avant d'être inclus à l'offre en streaming du catalogue Netflix. Bardo, le film d'un autre géant du cinéma mexicain, Alejandro Gonzalez Inarritu, est en salle au Mexique en exclusivité avant sa prochaine programmation sur Netflix. Guillermo Del Toro a par ailleurs estimé que "la destruction systématique du cinéma mexicain et de ses institutions – dont la construction a demandé des années – a été brutale".
Coupes budgétaires
Le réalisateur a partagé le communiqué (lien en espagnol) de l'Académie mexicaine des arts et des sciences cinématographiques (Amacc) annonçant un "report de la convocation du prix Ariel 2023" (l'équivalent des Oscars aux Etats-Unis, des César en France ou des Goya en Espagne) en raison d'une "grave crise financière".
"L'Etat, qui a été le moteur et le soutien de l'Académie pendant longtemps, a renoncé à sa responsabilité de principal promoteur et diffuseur de la culture en général et du cinéma en particulier."
Académie mexicaine des arts et des sciences cinématographiques (Amacc)Communiqué
Como se adelantó en la pasada entrega del premio Ariel, nuestra presidenta @LeticiaHuijara reitera hoy que la Academia Mexicana de Artes y Ciencias Cinematográficas (AMACC) está pasando por una grave crisis financiera. pic.twitter.com/BF3MiHsjtj
— AMACC (@AcademiaCineMx) November 24, 2022
D'autres secteurs culturels se plaignent aussi des coupes budgétaires du gouvernement de gauche nationaliste depuis son arrivée au pouvoir fin 2018. Ce dernier prétend dans le même temps promouvoir la culture des communautés autochtones. "Il ne s'agit pas de nier l'expression artistique de quiconque (...) elles sont toutes au même niveau. Il n'y a pas un art savant et un art populaire, méprisé," a déclaré la semaine dernière Jesus Ramirez, le porte-parole du président Andres Manuel Lopez Obrador, en marge de quatre jours de défilés d'artisans indigènes à Mexico.
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