Médias : quand la littérature (re)devient un filon pour la télévision

Ce n'est pas nouveau, mais les adaptations littéraires se multiplient sur le petit écran. Pour preuve, France 2 décline en série à partir de lundi soir "La Peste" d'Albert Camus.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Affiche de l'adaptation en série pour France 2 de "La Peste" d'Albert Camus. Première diffusion lundi 4 mars 2024. (FRANCE TELEVISIONS)

Pas de quoi tourner la page. France 2 diffuse, lundi 4 mars 2024, le premier épisode de la série La Peste d'Albert Camus, publié en 1947. C'est donc encore un roman qui devient une série : une tendance qui ne semble pas s'étioler malgré les années. Et pour cause : c'est surtout grâce aux services de streaming que le nombre d'adaptations de livres explose depuis quelques années. Game of Thrones, La Servante écarlate, Le Jeu de la dame… Tous ces succès sont au départ des romans. On est passé de 75 ouvrages adaptés par l'audiovisuel en 2015 à 162 en 2021, d'après une récente étude du Centre national du livre. La France est le pays qui en produit le plus.

Les œuvres adaptées par les plateformes sont majoritairement en anglais, même si la littérature française commence à les intéresser. Il y a eu Lupin sur Netflix, un carton dans le monde entier. Bientôt c'est Disney Plus qui proposera Les enfants sont rois d'après le roman de Delphine de Vigan. La télévision préfère de son côté les auteurs hexagonaux ou francophones : Joel Dicker et sa Vérité sur l'affaire Harry Québert pour TF1, Canal Plus avait choisi le Vernon Subutex de Virginie Despentes et sur Arte c'est Pierre Lemaitre qui a co-scénarisé son livre Dérapages. 

Mais il faut reconnaître que la plus friande d'adaptations littéraires, c'est France Télévisions. Elle considère que c'est sa mission de service public que de mettre en valeur notre patrimoine. Que ce soit des œuvres contemporaines, comme, par exemple, Les particules élémentaires de Michel Houellebecq, Clémenceau de Nathalie St-Cricq ou prochainement Dans l'ombre, écrit par l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, ou des classiques, comme Germinal, le Tour du monde en 80 jours ou donc La peste.

Un gain de temps et une notoriété acquise

Et on peut dire que cette adaptation en quatre épisodes de 52 minutes du chef d'œuvre d'Albert Camus est réussie. Les scénaristes sont restés très fidèles au roman, en transmettant l'humanisme de l'écrivain, mais ils ont pris la liberté de transposer l'histoire en 2030, dans le Sud de la France, quand l'original se passait dans les années 1940 en Algérie française. La peste surgit après la pandémie de Covid, et on voit, comme dans le livre, ce que l'âme humaine peut avoir de pire et de meilleur dans un moment si dramatique. Mention spéciale à Frédéric Pierrot, qui incarne le personnage central, le médecin dévoué à ses patients et à la cause collective. 

Si la littérature intéresse autant la télévision, c’est d’abord parce qu’elle représente un gain de temps précieux : la base du scénario est déjà écrite, les textes aussi. C'est moins long à retravailler que quand on part d'une page blanche. Et puis la notoriété d'un roman peut favoriser son succès à la télé. On le voit sur Netflix avec les nombreuses séries issues de l'œuvre d'Harlan Coben, l'un des plus gros vendeurs de la planète. 

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