"Lovecraft Country" : une série horrifique où l’Amérique raciste des années 50 rencontre le surnaturel
La série la plus attendue de l'été arrive enfin. "Lovecraft Country" promet des frissons, des réflexions et du divertissement. A découvrir sur OCS à partir du 17 août.
Cet été, même les séries sont en vacances. Les nouveautés à se mettre sous la dent sont rares, Cursed : La Rebelle, la deuxième saison de The Umbrella Academy…Face à cette pénurie du petit écran et en attendant la rentrée, Lovecraft Country arrive à point nommé. Disponible sur OCS à partir du 17 août, la production HBO s’annonçait comme la série événement de l’été avec Jordan Peele (Get Out, Us) et JJ Abrams (Star Wars, Lost) comme producteurs. Au bout de cinq épisodes (sur dix au total), une chose est sûre : Lovecraft Country ne déçoit pas.
Les monstres et le racisme d'H.P. Lovecraft
Inspirée du roman éponyme de Matt Ruff, Lovecraft Country plonge dans l’Amérique raciste des années 1950. Atticus Black (Jonathan Majors), un jeune vétéran de la guerre de Corée, reçoit une mystérieuse lettre de son père Montrose (Michael Kenneth Williams) qui explique avoir découvert un héritage de famille secret. Avec son oncle George (Courtney B. Vance) et son amie d’enfance Letitia (l’incroyable Jurnee Smollett), Atticus part à la recherche de son père. Sur la route, le trio fait des rencontres étonnantes et effrayantes.
La série utilise l’univers terrifiant d’H.P Lovecraft. Auteur américain du début du XXe siècle, il est connu pour ses œuvres de science fiction et pour avoir inventé la notion d’horreur cosmique, qui considère l’humain insignifiant à l’échelle du cosmos. H.P. Lovecraft était surtout un raciste, sympathisant d’Hitler. Lovecraft Country fait donc autant référence aux monstres de l’univers de Lovecraft qu’à ses opinions sur la race. Entre shérifs racistes et animaux à tentacules, les héros de la série ne sont pas au bout de leur peine.
Un mélange des genres
La force de Lovecraft Country réside dans son habileté à mélanger les genres. Si l’intrigue de certains épisodes tourne autour de sociétés secrètes, d’autres nous plongent dans une maison hantée ou une chasse au trésor façon Indiana Jones. La série est autant une critique de l’Amérique raciste qu’un saut dans le fantastique. Le tout avec une bande son qui utilise autant Blackbird de Nina Simone et du gospel avec le chant Satan we’re gonna tear your kingdom down, que Franck Ocean ou Rihanna.
Au final, le racisme est le véritable méchant de Lovecraft Country. Les personnages noirs ont longtemps été délaissés par la science fiction, comme le regrette Misha Greene, la créatrice de la série, dans une interview au New York Times : “Pourquoi est-ce qu’ils [les films d’horreurs] n’ont pas de personnages noirs, ou pourquoi est-ce qu’ils doivent mourir dans les dix premières minutes ?" Les films Get Out ou Us de Jordan Peele avaient déjà permis aux Noirs de se réapproprier ce genre. Lovecraft Country le fait tout aussi brillamment, c’est un très bon divertissement qui donne matière à penser.
"Lovecraft Country", sur OCS à partir du 17 août, un épisode par semaine.
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