QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS, un film de Stéphane Brizé
Dans "France Info Cinéma", Florence Leroy présente 'actualité des sorties de films et ses coups de cœur. (Ré)écoutez la chronique du mercredi 19 septembre consacrée au film :
" QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS ", un film France Info !
Un film de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon, Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner. Durée : 1h50.
Synopsis : à 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l'un vers l'autre ?
Stéphane Brizé au sujet de Vincent Lindon : "Vincent est plein d'une mélancolie qui me touche profondément et dans laquelle je projette la mienne. Nous sommes nés sur des planètes différentes et pourtant nous sommes cousins. Cousins de mélancolie. Cousins de colère. Cousins de doute. Cousins d'enthousiasme. Je comprends ce qu'il ressent et il comprend ce que je ressens. Et il le traduit à l'écran avec une justesse et une puissance bouleversantes. Sur un plateau, c'est une force de la nature. Organique, volcanique, hyper intuitif, honnête, toujours en questionnement, jamais en repos, sans cesse à essayer de trouver la vérité de l'instant. Il nous emmène tous. Ses partenaires, l'équipe et moi-même. C'est un privilège d'avoir l'opportunité de filmer un tel comédien. Face à tous les autres personnages du film, Vincent parvient à exprimer toute l'absolue complexité de son personnage. L'homme attachant face au génial Olivier Perrier qui interprète le voisin, monsieur Lalouette. L'homme encombré de son amour et de sa colère face à sa mère. L'homme plein de douceur et de son incapacité à être aimé face à Clémence, la femme qu'il rencontre. Vincent fait tout cela avec une intelligence redoutable."
Stéphane Brizé à propos de la genèse du film : "En 2004, j'ai vu un documentaire extraordinaire à la télévision : "Le choix de Jean". Ce film montrait les derniers mois de la vie d'un homme, Jean, atteint d'une maladie incurable, qui avait décidé de mourir avant d'arriver en phase terminale de la maladie. J'ai vu le film, il m'a bouleversé et puis il est resté dans un coin de ma tête. Et sur un bout de bande magnétique car je l'avais enregistré. En 2009, j'ai ressenti le besoin de revoir ce film. J'ai été à nouveau ému par cette histoire et ce film fut un des premiers éléments de réflexion lorsque nous avons commencé à travailler avec Florence Vignon. En fait, il nous a donné l'idée d'utiliser le suicide assisté comme un élément dramaturgique fort. Il m'a aussi permis de découvrir le protocole précis que suivent les personnes qui décident de mourir de cette manière. Ça, je ne pouvais pas l'inventer. J'ai contacté les réalisateurs du documentaire, Stéphanie Malphettes et Stephan Villeneuve, je leur ai demandé si je pouvais m'inspirer des scènes de leur film pour tout ce qui concerne le protocole d'aide au suicide et ils ont accepté. Plus tard, j'ai rencontré des membres des associations d'aide à l'auto-délivrance en Suisse afin d'être le plus juste possible dans mon film. Et en même temps cette mort assistée, évènement essentiel dans le récit, n'est pas le sujet principal du film, ce n'est même pas le déclencheur du conflit entre les personnages, c'est un évènement dramaturgique qui vient donner une date à la mort d'un des deux personnages principaux. Ce qui constitue un élément de narration très fort puisque la question qui se pose est de savoir si ces deux personnages vont parvenir à apaiser leurs rapports, à échanger ces quelques mots essentiels à toute vie, avant qu'il ne soit définitivement trop tard."
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