PHOTOQUAI
La biennale de photographie PHOTOQUAI...
...met en valeur
la photographie non-occidentale et présente au grand public international des
artistes dont l'œuvre est inédite ou peu connue en France.
La sélection 2013, rassemblée sous le slogan "
Regarde-moi ", a un dénominateur commun : toutes les séries photographiques ont
à voir avec la figure humaine. Paysages, objets, mode ou architecture y apparaissent
comme des éléments d'accompagnement de la personne. Dans toutes les séries, c'est
le corps qui est l'unité de mesure de notre univers.
La sélection rend compte de la diversité des manières de percevoir le monde
non-européen aujourd'hui, de l'intérieur, par les artistes qui y vivent, loin
des clichés que véhicule souvent une certaine photographie touristique. Il ne s'agit pas d'avoir une illustration systématique de
la photographie d'un large panel de pays, mais de mettre en valeur des artistes
et des œuvres sans exhaustivité géographique.
Près de 200 artistes dont 40 reportages ont été
sélectionnés.
*"Chacun d'entre eux est un
écho du monde, le reflet de vies traversées, captées comme autant d'instants partageables
à l'envi. *** Tous expriment une même attente,
globale et personnelle, lancée comme un appel : " Regarde-moi ", révélant une
diversité de points de vue sur ceux et par ceux qui se trouvent ailleurs, une mise
en regard de réalités dépourvues d'exotisme et de préjugés, sans classification
ethnographique.
*Aujourd'hui,
les frontières entre vie personnelle et vie publique s'érodent, comme fondent
les distances entre les hommes. L'image numérique ** que favorisent et véhiculent les nouveaux médias –
notamment les réseaux sociaux - s'échange et se partage en temps réel, à une
vitesse fulgurante. Mais, si ce don d'ubiquité la rend omniprésente et souvent
anecdotique, elle demeure une représentation narrative de
vies, de contextes, d'environnements, qu'il nous est aujourd'hui plus facile d'appréhender,
renforçant ainsi une communication planétaire et immédiate.*
* Alors, traduire cette réalité contemporaine au fil d'une
promenade, parmi des murs d'images, le long de la Seine, adossée au musée et au
jardin du quai Branly, c'est poser les yeux sur une multitude d'identités. C'est
demander au visiteur - promeneur, curieux ou amateur - de s'arrêter, d'observer.
De lire la planète à travers ceux qui s'y laissent regarder. Et c'est peut-être
aussi s'ouvrir à une conscience commune au
photographe qui capte une image et à celui qui offre la sienne à l'inconnu. *** Cette vision multiple détient la force d'une conversation
où empathie et esthétique sont sources de compréhension.
Des femmes saoudiennes masquant à Londres leur visage ou
des offices catholiques philippins conduits dans des centres commerciaux...
relatent autant d'histoires, étrangères les unes aux autres. Pourtant, chacune
met en lumière des personnes dans leur milieu immédiat portant en elles leurs
attentes, leurs paradoxes, leur douleur ou leur sagesse . Sans geste, sans frontière tangible, ces images
participent d'une géographie humaine, en offrant à l'autre l'intimité de leur
quotidien dans une narration qui montre plus qu'elle ne démontre, et qui dit
sans pour autant revendiquer.
La photographie suspend la course des nuages. Métaphore
du temps, elle en offre une pause. D'un simple détail - un papier jeté au sol,
un chien errant - elle peut transformer un témoignage en symbole. D'un portrait,
d'une silhouette, elle révélera un univers, campera une société, où l'homme est
la mesure du monde et la figure humaine l'échelle universelle. Tel est le sens
de cette édition que chacun peut lire, intérioriser ou partager."
Extrait de l'édito de Frank Kalero, directeur artistique de Photoquai.
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