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Philosophie : la notion de l'autre

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Article rédigé par franceinfo - M. Guyard, H. Pozzo, P. Crapoulet, R. Carles
France Télévisions

"Le voisin est un animal nuisible assez proche de l'homme", disait Pierre Desproges. Le philosophe Maxime Rovere donne son explication sur son rapport à autrui et ce qu'il peut apporter. 

"La notion de l'autre, entendu comme ce qui n'est pas moi, naturellement, c'est ce qui engendre le rejet. L'altérité n'est pas nécessairement jolie à regarder", explique à France Télévisions le philosophe Maxime Rovere. "À partir du moment où ce n'est pas moi, on n'est plus dans une fluidité d'accueil, on est plutôt dans une posture qui va facilement dans la peur, le rejet, une différence qui serait mal vécue, un jugement de valeur qui considérerait que puisque moi je me suis construit à partir de telle ou telle norme, ceux qui dérogent à ces normes, qui n'y correspondent pas, sont forcément ou moins bien, ou n'ont pas leur place, ou entre quelque sorte en conflit, dans une sorte d'incohérence, une inquiétante étrangeté", développe-t-il. "On peut étendre ou diminuer l'importance de cette altérité et y reconnaître plus ou moins de ressemblances. Entre les humains, l'altérité ne peut pas être totale".

Se comprendre l'un l'autre

"Au lieu de partir de l'idée commune que l'altérité est bien, il vaut la peine de considérer que l'altérité est d'abord une difficulté, un obstacle, un doute sur la capacité de se comprendre l'un l'autre. Perdre son inquiétude face à l'altérité, ça suppose d'abord de la retourner vers soi-même, c'est-à-dire d'apprendre à quel point nous-même, nous sommes des étrangers pour nous-mêmes", souligne Maxime Rovere. "À partir du moment où on se perçoit les uns les autres, il y a nécessairement quelque chose qu'on peut partager. L'altérité, une fois qu'elle entre en interaction, devient de la différence et la différence produit de l'échange", conclut le philosophe.

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