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Patrimoine de Tombouctou : réunion lundi à l’Unesco

L’Unesco réunit lundi à Paris des experts internationaux afin de faire le point sur les saccages opérés par les islamistes au nord-Mali, et les opérations envisageables pour réparer les dégâts
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des habitants de Tombouctou font des recherches au milieu des manuscrits de tombouctou répandus sur le sol après le saccage du Centre de documentation islamique Ahmed Baba (Cedrab) par les islamistes fondamentalistes d'Ansar el-Dine
 (ERIC FEFERBERG / AFP)
300.000 manuscrits
Tombouctou, classé au patrimoine en péril de l’humanité depuis 2012, a vu plusieurs de ses mausolées musulmans détruits par les envahisseurs de la mouvance Ansar ed-Dine qui les jugeaient « sacrilèges ». La cité aux 333 saints comprend en effet de nombreux édifices mortuaires qui leurs sont dédiés et auxquels la population voue un culte séculaire. L’organisme onusien s’est donc proposé de participer à la reconstruction.
Autre cible des islamistes fondamentalistes : le saccage suivi d’incendie du Centre de documentation islamique Ahmed Baba (Cedrab), institutionnalisé depuis 1973 sous l’impulsion de l’Unesco. Rassemblant quelque 300.000 manuscrits de toutes natures (traités de droit, de médecine, d’histoire…), son rôle est de conserver et de diffuser ce patrimoine musulman et africain, connu sous le nom générique des « manuscrits de Tombouctou ».

A l’annonce de la nouvelle, le président de la Bibliothèque nationale de France (BNF), Bruno Racine a été le premier à s’en émouvoir et à proposer ses services « pour venir en aide au patrimoine écrit ». L’émotion est toutefois quelque peu retombée à l’annonce d’un sauvetage plus important que prévu de ces manuscrits, dont la majeure partie aurait été mis en sécurité en catimini depuis la prise de la ville par les islamistes.
Numérisation
La conférence de lundi aura comme invité de marque le chercheur Abdoul Kader qui s’est efforcé de retrouver  nombre de ces documents disséminés depuis le XIVe siècle dans les familles locales. L’époque correspond à l’âge d’or de la capitale du nord-Mali, alors pourvue d’une université forte de 25.000 étudiants.
 
« A côté de publications courantes, comme des corans ou des grammaires, beaucoup de ces textes ont un caractère unique relève Marie Geneviève Gesdon, conservatrice de la BNF. Cette fragilité a fait penser à Bruno Racine de procéder à leur numérisation en coopération avec l’université de Rhône-Alpes, qui s’est déjà penché sur la question, et celle du Cap (Afrique-du-Sud) en lien constant avec le Cedrab. 

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