Menacé de fermeture, la Région vient de racheter à la Chambre de commerce et d'industrie pour un euro symbolique le musée des tissus de Lyon, capitale de la soie, qui renferme une des plus riches collections de tissus au monde.Faire renaître le muséePassée la phase de sauvetage, Laurent Wauquiez pense à la "renaissance" avec un projet qu'il qualifie lui-même d'"extrêmement ambitieux". Pour l'aider, l'association de préfiguration du futur musée a nommé la présidente du musée Guimet de Paris, Sophie Makariou, à la tête d'un comité scientifique. Et Stéphane Bern, le Monsieur Patrimoine d'Emmanuel Macron, à la tête d'un comité d'honneur. Dans une des salles du Musée des tissus de Lyon en 2016. (JEFF PACHOUD / AFP) Et ce comité d'honneur doit permettre aux personnes ayant manifesté leur soutien au musée ces derniers mois "de s'engager pour (son) avenir", a expliqué Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon Métropole qui pense notamment aux conservateurs de grands musées.Désormais la nouvelle équipe de l'association, composée notamment par la Région, la CCI et les professionnels locaux de la filière textile (Unitex), doit faire face à de grands chantiers : la reconfiguration des deux hôtels particuliers situés en plein coeur de la presqu'île lyonnaise, repenser la muséographie, dynamiser le lieu."Un geste architectural moderne"La Région apporte 24 millions d'euros pour les bâtiments, le ministère de la Culture 5 millions.L'idée est de conserver l'esprit actuel, avec "un geste architectural moderne". Les travaux débuteront l'an prochain entraînant la fermeture de l'établissement.Laurent Wauquiez aimerait s'inspirer de la rétrospective Dior au Musée des Arts décoratifs (MAD) de Paris qui reposait sur une muséographie spectaculaire. Il souhaite "préserver les collections", tourner le musée "vers la création contemporaine" en invitant de grands créateurs et en mettant en place des résidences d'artistes. Et en faire un lieu de vie.Le musée lyonnais retrace 4.500 ans d'histoire du textile, de la tunique en lin datant de 2.150 avant Jésus-Christ, aux tissus composites pour l'aéronautique. La mobilisation contre sa fermeture avait rassemblé près de 135.000 signatures. Des personnalités comme Stéphane Bern ou Bernard Pivot s'étaient émus de la situation.