Moins de visiteurs au Mont-Saint-Michel, la polémique continue
"Le Mont-Saint-Michel est devenu un parc d'attraction. A 18h, il n'y a plus personne. Les gens qui ont une chambre dans la baie ne viennent plus dîner au Mont", parce qu'il n'est plus possible de stationner gratuitement en soirée, lance Patrick Gaulois. Ce commerçant qui affiche près de 800 places assises sur le Rocher et ancien maire UMP (2001-2008) est un adversaire de longue date du nouvel accès au monument, classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Des visiteurs se plaignent de marcher « dans la pluie et le vent »
Depuis le 28 avril, ont ne peut plus se garer au pied du Mont-Saint-Michel. Les visiteurs doivent laisser leur véhicule sur le nouveau parking situé à 3 km, sur la côte. Des navettes sont prévues mais elles ne parcourent que la moitié du chemin jusqu’au Mont.
"Dépenser autant d'argent pour rendre aussi peu de services, il faut quand même le faire", tonnait dans un courrier récent à Ouest-France un lecteur à l'encontre des collectivités en charge du projet, écoeuré d'avoir tant marché "dans la pluie et le vent".
L'administrateur de l'abbaye au sommet du Mont, Jean-Marc Bouré, est lui aussi inquiet. Il a constaté une baisse de 11,6% des entrées de l'abbaye (prix 9 euros) le week-end de l'Ascension et de 7% à la Pentecôte, par rapport à la moyenne des trois années précédentes.
L’office de tourisme s’inquiète
L'office de tourisme constate lui une baisse de 10% des passages du 1er au 21 mai 2012, comparé à la même période de l'an passé. Les navettes sont en cause mais la météo et les élections n’y sont sans doute par pour rien. « A l'office du tourisme, on a plein de réclamations", affirme son président Alain Conan, qui critique aussi depuis longtemps le projet.
Le maire DVD du Mont-Saint-Michel Eric Vannier est au contraire un fervent partisan du système de navettes mis en place par Veolia. Propriétaire d'une trentaine de commerces au Mont, il relativise cette "légère baisse" dans un contexte économique morose.
Le maire dénonce une « communication négative »
"Avec toute la communication négative des opposants sur le sujet comment voulez-vous" que cela n'ait pas d'impact, ajoute Eric Vannier, premier magistrat du Mont depuis 1983 (sauf de 2001 à 2008).
"Il y a un vrai problème le soir. On n'a plus des centaines camping-cars au pied du Mont. Esthétiquement, faut-il le regretter ? Il faut mieux informer les gens, qu'ils soient conscients que les navettes circulent tout le temps et que le prix est forfaitaire", ajoute-t-il.
Il faut prendre du recul, selon le président de région
Laurent Beauvais, président PS du syndicat mixte qui gère le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont et président du conseil régional de Basse-Normandie, entend "prendre du recul".
"Nous verrons après l'été où nous en sommes", a-t-il indiqué, n’excluant pas que le point de départ des navettes soit modifié, pour réduire le temps de marche à pied.
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