"Lyon sur le Divan" : quand la capitale des Gaules se fait psychanalyser !
On la dit secrète, froide, un peu hautaine, à première vue, la ville de Lyon n'est pas très attractive. Mais en creusant bien, on découvre les raisons de tous ces complexes. Pas évident d'être une capitale contrariée quand on dénombre deux cours d'eau (dont un fleuve), une multitude de collines (la travailleuse et la religieuse), des Frères Lumière qui ont fait la plus belles des inventions, un tunnel mondialement connu pour ses bouchons et un couloir de la chimie qui laisse d'odorants souvenirs à celui qui le traverse.
Le Musée de l'Histoire de Lyon a décidé de lui offrir une bonne séance chez le spécialiste avec l'exposition "Lyon sur le Divan, les métamorphoses d'une ville". Un voyage volontairement décalé dans les méandres de l'urbanisme, de la Renaissance à aujourd'hui. A découvrir jusqu'au 18 juin 2018.
Reportage : M. Boudet / C. Cherry-Pellat / A. Gavin
Aborder l'urbanisme de façon détendue
Les organisateurs de l'exposition ont volontairement opté pour une analyse décalée des symptômes. La déambulation, à la fois poétique et humoristique, invite le visiteur à une exploration des transformations urbaines de Lyon.De la fondation aux profondes évolutions, la ville est comparée à un être humain : ballotée de contradictions, qui s’effondre parfois puis se reconstruit plus fort. "La ville, ça peut être un peu ennuyeux si on aborde les choses de façon trop expertes, notre souhait était de l'aborder de manière plus détendue et décrispée, pour que les visiteurs se sentent concernés par le sujet", souligne Xavier de la Selle, directeur des Musées Gadagne, Commissaire général de l'exposition "Lyon sur le Divan".
Au détour de la visite ludique, on découvre des murs d'analyse, un cerveau loufoque, un grand personnage sur un divan et des tribunes.
Des experts au chevet de la malade
Pour étudier le fond du problème, le musée a vu les choses en grand. Les conservateurs ont fait appel à un commissariat artistique très spécial : l’ANPU, Agence nationale de psychanalyse urbaine. Un collectif d'artistes qui a consulté sociologues, historiens et autres urbanistes pour dresser un diagnostic complet de la ville.Et le docteur est formel, Lyon est quelque peu névrosée. Devant une carte détaillée du corp en souffrance, le psychanalyste urbain, Laurent Petit explique à deux visiteuses attentives : "On a essayé de voir les pulsions de la ville car on a détecté une névrose de capitale contrariée, la capitale de la Gaule !"
La ville de Lyon est en bonne santé psychique avec un environnement familial très fort.
Laurent Petit- Psychanalyste urbain, Directeur artistique de l'Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine (ANPU)
Elle a peut-être des tendances narcissiques, à se regarder trop dans le Rhône et la Saône, même à se tatouer des fresques à son effigie
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