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"Lyon sur le Divan" : quand la capitale des Gaules se fait psychanalyser !

Narcissique, névrosée, contrariée, avec toutes ces déviances la ville de Lyon avait bien besoin d'une bonne séance de psychanalyse ! Le musée Gadagne a pris en charge "la malade" et propose jusqu'au 18 juin 2018 "Lyon sur le Divan", une exposition qui révèle les dessous de la capitale des Gaules.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'exposition "Lyon sur le Divan" au musée de l'histoire de Lyon - Gadagne propose une exploration ludique de la capitale des Gaules 
 (Luc Schuiten)

On la dit secrète, froide, un peu hautaine, à première vue, la ville de Lyon n'est pas très attractive. Mais en creusant bien, on découvre les raisons de tous ces complexes. Pas évident d'être une capitale contrariée quand on dénombre deux cours d'eau (dont un fleuve), une multitude de collines (la travailleuse et la religieuse), des Frères Lumière qui ont fait la plus belles des inventions, un tunnel mondialement connu pour ses bouchons et un couloir de la chimie qui laisse d'odorants souvenirs à celui qui le traverse. 

Quai de Saône dans le brouillard, vers 1933
 (Coll. musées Gadagne)
Le Musée de l'Histoire de Lyon a décidé de lui offrir une bonne séance chez le spécialiste avec l'exposition "Lyon sur le Divan, les métamorphoses d'une ville". Un voyage volontairement décalé dans les méandres de l'urbanisme, de la Renaissance à aujourd'hui. A découvrir jusqu'au 18 juin 2018.

Reportage : M. Boudet / C. Cherry-Pellat / A. Gavin

Aborder l'urbanisme de façon détendue

Les organisateurs de l'exposition ont volontairement opté pour une analyse décalée des symptômes. La déambulation, à la fois poétique et humoristique, invite le visiteur à une exploration des transformations urbaines de Lyon.
Allégorie La naissance de Lyon dans le Y originel
 ( Charles Altorffer, 2017)
De la fondation aux profondes évolutions, la ville est comparée à un être humain : ballotée de contradictions, qui s’effondre parfois puis se reconstruit plus fort. "La ville, ça peut être un peu ennuyeux si on aborde les choses de façon trop expertes, notre souhait était de l'aborder de manière plus détendue et décrispée, pour que les visiteurs se sentent concernés par le sujet", souligne Xavier de la Selle, directeur des Musées Gadagne, Commissaire général de l'exposition "Lyon sur le Divan".
La Croix-Rousse n’est pas à vendre, affiche sérigraphiée, Comité populaire de la Croix-Rousse, 1974-1978, 
 (Coll. Papy@art)
Au détour de la visite ludique, on découvre des murs d'analyse, un cerveau loufoque, un grand personnage sur un divan et des tribunes. 
Luc Schuiten - Quartier de la Part-Dieu en 2100 – Exposition Lyon sur le divan MHL musée d’histoire de Lyon
 (Luc Schuiten)

Des experts au chevet de la malade

Pour étudier le fond du problème, le musée a vu les choses en grand. Les conservateurs ont fait appel à un commissariat artistique très spécial : l’ANPU, Agence nationale de psychanalyse urbaine. Un collectif d'artistes qui a consulté sociologues, historiens et autres urbanistes pour dresser un diagnostic complet de la ville. 
Les experts de l'agence natinale de psychanalyse ont interrogé pendant des mois les habitants de Lyon sur leur ville
 ( Myriam Dumont )
Et le docteur est formel, Lyon est quelque peu névrosée. Devant une carte détaillée du corp en souffrance, le psychanalyste urbain, Laurent Petit explique à deux visiteuses attentives : "On a essayé de voir les pulsions de la ville car on a détecté une névrose de capitale contrariée, la capitale de la Gaule !"

La ville de Lyon est en bonne santé psychique avec un environnement familial très fort.
Elle a peut-être des tendances narcissiques, à se regarder trop dans le Rhône et la Saône, même à se tatouer des fresques à son effigie

Laurent Petit- Psychanalyste urbain, Directeur artistique de l'Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine (ANPU)
Perspective de l’agrandissement de la Presqu’île, gravure sur cuivre, d’après un dessin de Jean-Baptiste Lallemand, 1776
 (Coll. musées Gadagne)

Et pour vous ? Une exposition collaborative

Le parcours propose aussi des zones "Et pour vous ?" qui permettent au public de participer à l'exposition et de donner son avis. En forme d’échafaudages, elles évoquent la ville en perpétuelle construction. Interactive et évolutive, l’exposition continuera à se transformer grâce aux témoignages et productions des visteurs. 
  (France 3 / Culturebox )

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