Londres : dans la peau d'un espion au musée Churchill
Les War Rooms, d'où l'ancien Premier ministre Winston Churchill avait dirigé la contre-attaque contre les nazis, ont été transformées en 1984 en musée très fréquenté. Lors d'une nocturne très spéciale, début octobre, quelque 300 amateurs ont eu l'occasion de se glisser dans la peau d'un agent du SOE (Special Operations Executive), l'armée secrète du "vieux lion" pendant la deuxième guerre mondiale, active entre 1940 et 1946.
Trois missions très spéciales
Au menu de cette soirée très spéciale : désactiver une bombe, décrypter des codes secrets, dénicher des micros cachés, a relaté l'AFP. La nocturne du 3 octobre 2013 a affiché complet. Parmi les 300 candidats aux trois missions d'espionnage, des retraités ont croisé les chanteuses des Polka Dot Dolls, un groupe vintage qui adore se déguiser, ou une institutrice ravie de découvrir ce musée "entre adultes"...
Accueillis par le personnel en tenue d'époque - lèvres peintes en rouge vif, bigoudis, béret et robe rétro... -, les futurs espions s'enfoncent dans ce haut lieu du pouvoir britannique pendant la Seconde guerre mondiale, dissimulé dans les sous-sols de Whitehall, le quartier des ministères.
Avant d'arpenter les entrailles du bunker de Sir Winston Churchill (1874-1965), au milieu des pièces authentiques dans lesquelles s'activait l'état-major britannique, et où Mrs Clémentine Churchill et son mari disposaient chacun de leur chambre, les James Bond en herbe ont été réunis par petits groupes pour un "briefing top secret" : "Bienvenus, vous êtes dans l'endroit le plus secret de Londres. (...) Je suis sûr que vos séances d'entraînement aux sauts en parachute se sont bien passées. Et bien sûr, je suis certain que votre français est parfait, alors félicitations ! Vous y êtes presque ! Il vous reste trois missions à accomplir ce soir", déclare à ses hôtes le major Ashdon Wade, moustache soignée et gants de cuir.
Traquer les micros cachés...
Premier défi : débusquer les micros dissimulés par l'ennemi dans le musée. Equipés d'un petit détecteur qui sonne et s'emballe à proximité d'un mouchard, les apprentis agents secrets avancent prudemment en passant le détecteur à proximité de portraits d'époque de l'ancien Premier ministre, d'extraits manuscrits de discours ou d'affiches de propagande.
Seul bémol, l'attente nécessaire pour réaliser les missions. Pour beaucoup, c'est l'occasion de faire un crochet par le bar (dont la présence en réjouit plus d'un, a noté l'AFP) et d'étancher sa soif dans un décor vintage au son des années 1940.
Désamorcer une bombe...
La seconde mission s'annonce plus que palpitante. Face à une mallette parsemée de six fils électriques de couleurs différentes, chacun dispose de trois minutes pour comprendre les onze instructions et désactiver la bombe en débranchant, dans le bon ordre, les fils. "S'il faut enlever le rouge avant le noir et le bleu avant le rouge, ça veut dire, dans l'ordre, bleu, rouge, noir", commente à haute voix une visiteuse, Kimberly Harwood, à son compagnon Jeremy, tous deux très concentrés. Au bout de 2 minutes 15, mission réussie ! Ils font partie des "happy fews" à être parvenus, sous la pression du chrono, à sauver la Couronne. La plupart des recrues ont échoué et écopé d'un DNC pour "Did Not Complete"... Décrypter les codes secrets...
Pour le troisième et ultime test qui consiste à décrypter des codes secrets, les participants rejoignent Milicent Fawcett, une jolie blonde en uniforme kaki et casquette. Elle raconte avec gouaille le déroulement de son recrutement au sein du Special Operations Executive (SOE, direction des Opérations spéciales, le fameux service secret britannique créé en juillet 1940 pour aider les mouvements de résistance en Europe), avec à l'appui un film authentique de 15 minutes. "Au bout d'un moment, j'ai commencé à rêver en morse", lance-t-elle devant une table recouverte de la panoplie complète de l'espion modèle : couteau à dissimuler dans la manche, explosif miniature, mitrailleuse d'époque... La convaincante Milicent s'appelle en fait Kate Vigurs, et possède une thèse en histoire de l'université de Leeds.
Renouveler l'expérience pour la Saint-Valentin
Devant le succès de la soirée, le musée envisage de renouveler l'expérience, notamment lors de la prochaine Saint-Valentin, le 14 février 2014... "Nous avons une collection de lettres d'amour échangées entre Winston Churchill et sa femme Clémentine", a confié Nina Dellow, porte-parole du Churchill War Rooms.
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