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Les murs internes du Colisée de Rome menacés par l'arrêt des travaux du métro

La décision de la maire de Rome d'arrêter le financement de la nouvelle ligne du métro, dont la facture s'est envolée, menace des travaux urgents de consolidation du Colisée, car ceux-ci étaient liés à l'avancée du projet. Ce sont en particulier les murs internes du dernier anneau qui sont en péril, s'alarment les services archéologiques de Rome.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La Colisée, dont la partie externe a été restaurée, est menacé dans ses murs intérieurs.
 (Leemage)

"Quatre millions d'euros ont été alloués en 2014 à la consolidation du Colisée en compensation des travaux prévus pour la construction de la ligne C du métro", dont le tracé doit passer à proximité du monument, a expliqué à  l'AFP un porte-parole de la surintendance des Biens archéologiques de Rome.

Les travaux du métro interrompus de manière indéfinie

Une somme bloquée depuis deux ans et qui, selon lui, pourrait le rester indéfiniment après une décision récente de la nouvelle maire de Rome, Virginia Raggi (Mouvement 5 étoiles, anti-partis), d'arrêter le financement de la nouvelle ligne en raison de l'envolée de son coût.

Lancé en 2007, le chantier qui doit relier le nord-est au sud-est de la capitale italienne, a subi d'importants retards en raison de recours successifs d'opposants et de multiples découvertes archéologiques sur son parcours. Conséquence : la facture est passée de 2,2 milliards d'euros à quelque 3,7 milliards en moins de dix ans, selon des chiffres communiqués par la municipalité.

Une "honteuse gabegie d'argent public" pour Virginia Raggi, qui vient d'annoncer la liquidation de la société chargée de superviser le projet, Roma  Metropolitana. La ligne C s'arrêtera au Colisée (ouverture de la station prévue aux environs de 2020), a donc décidé la maire, laissant la suite du tracé prévu dans le flou.

Les conséquences sur la santé du Colisée

Les murs internes du dernier anneau du Colisée doivent être consolidés d'urgence, selon les services archéologiques de Rome. 
 (MANUEL COHEN / MCOHEN)
Un changement de programme dont le Colisée pourrait faire les frais, selon la surintendance des Biens archéologiques, organisme chargé de la préservation du patrimoine antique de Rome, et rattaché au ministère italien de la Culture. "En liquidant Roma Metropolitana, la maire de Rome nous prive d'interlocuteur et donc des financements nécessaires à la consolidation urgente du Colisée", a expliqué à l'AFP un de ses porte-paroles.

"Le Colisée ne peut plus attendre", a martelé son patron Francesco Prosperetti devant des journalistes italiens, en menaçant d'ordonner l'arrêt des travaux de forage du métro qui, à l'approche de l'édifice antique, pourraient l'endommager. "En tant que citoyen, cela me déplairait d'avoir à bloquer les travaux du métro mais comme responsable du monument, je ne peux pas faire autrement", a-t-il prévenu. Il a également expliqué que les murs intérieurs du dernier étage du Colisée, un niveau fermé au public, "présentait des risques et que des fragments de pierres tombaient fréquemment". "Cette partie interne du dernier anneau, qui est incomplet, constitue le  point faible de l'édifice", soulignent les services archéologiques de Rome.

L'extérieur du monument le plus célèbre d'Italie avait, lui, retrouvé sa splendeur antique en juin après une campagne de restauration de trois ans financée, à hauteur de 25 millions d'euros, par le chausseur de luxe Tod's. Une cure de jouvence qui visait à retirer des façades des siècles de poussière et des décennies de pollution.
A la suite des récents séismes dans le centre de l'Italie, le monument  vieux de 2000 ans et qui accueille chaque année quelque 6,5 millions de  visiteurs, a été examiné et partiellement fermé au public. Considéré comme le plus grand amphithéâtre de l'empire romain, il a cependant survécu à plusieurs tremblements de terre, dont ceux de 1349, qui a détruit son mur sud, et de 1703.

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