Le projet du musée de l'Histoire de la France et de l'Algérie est abandonné
L'assemblée a adopté une délibération proposée par le maire et président de l'agglomération, le DVG Philippe Saurel, par 72 voix pour, 8 contre et 8 abstention, a constaté un journaliste de l'AFP. Ce projet vieux d'une douzaine d'années avait été initié par l'ancien président de l'agglomération, le défunt Georges Frêche, qui avait voulu créer un musée "de la France en Algérie" dans une ville où 42.000 pieds noirs s'étaient installés en 1962.
Le chantier de ce musée, installée dans l'Hôtel Montcalm, à côté de la gare, avait commencé en juin 2010 pour une durée intitialement prévue de 18 mois. Mais, les travaux qui ont englouti quelque 10 millions d'euros sur les 20 prévus au total ont pris du retard et ne pourront s'achever avant deux ans et demi, selon M. Saurel.
Pour justifier l'abandon du projet, M. Saurel a dit que le ministère de la Culture ne lui avait pas donné le label "musée de France", que le budget de fonctionnement attendrait 2 millions d'euros, qu'il n'avait pas d'objectifs politiques définis et des perspectives de fréquentations limitées et incertaines.
Un musée d'art contemporain meilleur "moteur économique"
"Le centre-ville de Montpellier a besoin d'un moteur économique et un musée d'art contemporain est un moteur bien meilleur que le musée de la France et de l'Algérie", a affirmé le président de l'agglomération. Il a souligné que sa décision avait été critiquée par le seul comité scientifique du musée. "Je n'ai pas l'habitude de faire parler les morts", a répondu la PS Julie Frêche, la fille de l'ancien maire de la ville, rappelant qu'une pétition signée par 4100 personnes circulait. "L'intérêt pédagogique est manifeste, le projet est magnifique", a-t-elle plaidé.
L'UMP a également fait part de son désaccord sur l'abandon à l'inverse du FN. Cet abandon a été fortement critiqué par de nombreux intellectuels et notamment par Jack Lang, président de l'Institut du Monde arabe, qui a écrit à M. Saurel pour lui demander de conserver le projet. "Il n'y avait rien de cohérent", dans la lettre de l'ancien ministre de la Culture, a affirmé le président de l'agglomération.
Quelque deux millions d'euros ont déjà été investis dans l'achat de collections et de nombreux dons avait déjà été collectés. L'avenir de ses objets n'est pas totalement tranché par M. Saurel qui a imaginé deux possibilités, la création d'un musée à minima dans un autre lieu ou la vente de ces collections à un autre musée, en l'occurrence à la ville de Perpignan, qui, a-t-il assuré, "est intéressée". Dans ce cas, les dons seront rendus, a ajouté l'élu.
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