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Le parking du Mont Saint-Michel est entré en service, malgré les critiques

Depuis samedi matin, il n'y a plus de voitures garées au pied du Mont-Saint-Michel. Pour y accéder, il faut laisser son véhicule sur la côte, à 3 km du monument, marcher et prendre une des navettes de Veolia Transdev. Le nouveau parking contesté est entré en service malgré une série de couacs.
Article rédigé par franceinfo - Valérie Oddos
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Le nouveau parking du Mont-Saint-Michel (février 2002)
 (Kenzo Tribouillard / AFP)

La nouvelle aire de stationnement a remplacé l’ancienne vendredi à minuit. Les navettes circulent de façon régulière depuis samedi 8h, au rythme d'une tous les quart d'heure puis 5 minutes, au gré des flux de touristes. Avant l'arrivée de la pluie vers 15H30, la plupart des touristes interrogés semblaient satisfaits de ce nouvel accès au mont Saint-Michel, même si les plus jeunes enfants effectuaient souvent une partie du trajet sur les épaules ou dans les bras de leurs parents.

C'est la fin des 4.000 voitures qui stationnaient au pied du mont en haute saison depuis plus de 40 ans. Le rocher, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, attire tous les ans 2,5 à 3 millions de visiteurs.

Un projet contesté
Ce changement est « historique », selon le syndicat mixte qui gère le projet. Mais ses modalités font l’objet de vives critiques. Le prix du parking qui va passer de 6 à 8,50 euros aura doublé depuis 2009. Et nombre d'acteurs économiques locaux craignent que les touristes hésitent désormais à venir, notamment parce qu'il faut marcher 900 mètres du parking avant de prendre une navette.

La région Bretagne n'est pas représentée samedi pour l'entrée en service des navettes et est prête à envisager "un retrait définitif" du projet. "Si rien ne change, je suis prêt à proposer au conseil régional de Bretagne un retrait définitif de ce projet", a expliqué le président de la région Jean-Yves Le Drian (PS).

L'association AV2AMSM (Association pour un libre choix d'accès au Mont-Saint-Michel), qui regroupe les opposants au projet Veolia Transdev, a dénoncé un "dossier traité de manière négligente, voire fantaisiste".

La mise en service des navettes avec six mois de retard sur le calendrier initial n'est de fait, pour l'heure, que partiellement conforme aux engagements de Veolia Transdev auprès du syndicat mixte.

L'ancien parking, au pied du Mont-Saint-Michel (avril 2011)
 (Damien Meyer / AFP)

Les six navettes réversibles conçues pour le Mont ne pourront transporter que 66 personnes chacune et non 95 comme annoncé lors de la présentation de ces  "Passeurs" à la presse en décembre. Par ailleurs, les "maringotes" (voiture à cheval)  annoncées ne sont pas prêtes.

Le directeur du syndicat mixte, François-Xavier de Beaulaincourt, souligne que Veolia a prévu de mettre en service des bus classiques pour compenser.

Laurent Beauvais, président du syndicat mixte et aussi de la région Basse-Normandie (PS) explique avoir pris connaissance "avec colère", fin mars, de ces couacs. "Veolia paye des pénalités financières", précise-t-il.

Des problèmes de circulation sur la passerelle
Les maringotes à chevaux ont été retoquées par l’Etat pour un problème de soudure. Elles sont espérées pour l’été mais pas garanties. A 6,50 euros l’aller-retour par personne, elles doivent transporter 15 à 20% des touristes, selon Veolia.

Autre problème : le syndicat vient de s’apercevoir que les navettes ne pourront pas se croiser sur la passerelle qui remplacera en 2014 la digue-route qui relie le mont au continent, ni non plus doubler les maringotes.

L'association AV2AMSM, présidée par le patron des tricots  Saint-James, Yannick Duval, annonce déjà "une belle pagaille en perspective".

10 à 15% des visiteurs pourraient effectuer à pied la totalité des 6 km aller-retour entre le parking et le mont.

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