Le Paris insolite. Arnaques, intrigues de pouvoir, lieux malfamés : découvrez avec "Les Potins de Paris" une autre histoire de la capitale
Après avoir redécouvert la capitale par le prisme d’un spécialiste de l’alchimie, nous poursuivons notre visite du Paris insolite grâce aux "Potins de Paris" : Gabrielle Arnault-Lazard a lancé en mai son entreprise de visites culturelles guidées parisiennes, avec des thématiques pour le moins surprenantes…
Il est 9h00 sur le parvis du pont des Arts quand la silhouette d’une jeune femme se dessine au loin dans la brume. Vêtue d’une robe à la polonaise jaune à fleurs rouge et coiffée d’un chignon orné d’une couronne de fleurs, Gabrielle Arnault-Lazard, attend impatiemment ses premiers visiteurs. Plus connue sous le nom de la gardienne des "Potins de Paris", la jeune femme arbore ce nom fièrement sur une écharpe rouge, qu’elle porte à la manière d’une Miss France.
Mais détrompez-vous, les concours de beauté sont loin d’être le sujet de prédilection de Gabrielle. Ce que la jeune femme apprécie plutôt ce sont les histoires croustillantes teintées d’argent, de pouvoir et de magouilles. À tel point qu’elle en a fait son fonds de commerce, en lançant il y a seulement trois mois son entreprise de visites guidées insolites à Paris.
Reconversion inattendue
Escroqueries, débauche et scandales : des thématiques de visites pour le moins étonnantes, à l'image du parcours de Gabrielle. Élevée sur un voilier jusqu’à l’âge de onze ans, Gabrielle revient par la suite sur la terre ferme pour entamer des études de commerce à HEC avant de travailler pour une grande entreprise du CAC 40, chargée de la vente au détail dans les centres commerciaux. Mais le premier confinement, en mars 2020, chamboule tout. En télétravail, loin de son bureau, Gabrielle profite de son temps libre pour se consacrer à une de ses nombreuses passions : l’Histoire. "Je ne me rappelle pas vraiment du déclic qui m’a poussé à créer mes visites, confie la jeune femme. Je cherchais juste une occupation qui combine mon amour pour l’Histoire, le théâtre et l’insolite."
Persuadée d’avoir trouvé la voie qui lui correspond, Gabrielle quitte son emploi pour réaliser son rêve. Elle se lance dans la conception de son entreprise et profite du second confinement pour affiner ses recherches et développer son projet. La jeune entrepreneuse imagine quatre thématiques : Les dessous de Paris, Le Paris peu fréquentable, Dans l’ombre du pouvoir et Les sept pêchés capitaux de Paris. En avril 2021, "Potins de Paris" est prêt à voir le jour et les premières visites s’enchaînent dès le mois de mai.
Si Gabrielle reconnaît que son pari est risqué, il s’avère néanmoins gagnant puisqu’aujourd’hui les touristes affluent en masse pour assister à ses visites. "Quitter un job super prestigieux et bien payé, évidemment ça fait peur, assure-t-elle. Mais aujourd’hui je mets chaque jour un sourire sur le visage des gens et rien que pour ça, je ne regrette pas du tout mon choix." Résultat, la jeune femme enchaîne quatre rendez-vous quotidiennement depuis trois mois, avec une pause d’à peine 30 minutes entre chaque excursion. "Je marche plus de 10 heures tous les jours. En plus sous ma robe, je porte un corset très serré. La combinaison des deux, c’est l’idéal pour garder la ligne", plaisante Gabrielle.
Paris sous un prisme singulier
Une fois les treize participants tous réunis sur le Pont des Arts à 9h00 pour la visite du Paris peu fréquentable, l’excursion peut commencer. Mais avant ça, petit bond dans le temps. "Je suis capable de voyager dans le passé et cela m’a permis de récolter des bruits de couloir à travers tout Paris. Connaissez-vous l’histoire de Michel Chasles et Denis Vrain-Lucas ?" , demande Gabrielle à son audience. Ainsi démarre la première d’une longue série d’anecdotes autour des arnaques et canailles les plus ingénieuses de l’histoire de Paris. Pendant plus d’1h30, la gardienne des "Potins de Paris" et son groupe vont arpenter les rues de la capitale à la découverte des histoires les plus alléchantes et croustillantes dont regorge la ville.
Vente de la tour Eiffel, vol de la mythique Joconde ou encore escroquerie d’argent organisée par Voltaire… Des récits plus insolites les uns que les autres tous associés à des lieux emblématiques de Paris : le Palais-Royal La Comédie-Française, le Grand Veyfour… "Si certains ont des doutes, tout ce que je raconte lors de mes visites est vrai, déclare Gabrielle Arnault-Lazard. Mes anecdotes sont le résultat de deux confinements de recherches passés à feuilleter un paquet de livres et à consulter des archives notamment sur Gallica." Au-delà du côté insolite et historique, l’autre volonté de Gabrielle à travers les "Potins de Paris" est de transmettre la culture à tous. "Aujourd’hui il y a un problème d'accès à la culture. Je souhaite avant tout montrer qu’il est possible de se cultiver autrement qu’en allant au musée", assure la jeune femme.
Des visites qui tendent à se développer
À l’occasion de cette balade autour de l’arnaque, Gabrielle testait en avant-première une nouveauté qu’elle souhaite inclure à ses prochains rendez-vous : l’immersion olfactive. La jeune femme a fait appel à Maureen, parfumeuse indépendante, venue agrémenter la déambulation d’une facette sensorielle. Ainsi, lorsque Gabrielle évoque l’histoire d’une escroquerie de lettres anciennes, Maureen fait parvenir aux participants des échantillons de parfum aux notes boisées, rappelant l’ancien et la vieille encre.
Pour développer davantage son entreprise, Gabrielle travaille également sur une nouvelle thématique de visite : "Je suis en train de me plonger dans les archives pour ajouter le plus rapidement possible une virée autour du crime à Paris sur mon site", confie-t-elle.
Les visites des "Potins de Paris" reprennent tous les jours à partir de la mi-septembre sur réservation : https://www.potinsdeparis.fr/
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